Ces FNB ont le vent dans les voiles

Par La rédaction | 16 janvier 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Placer des pièces de casse-tête.
Photo : tadamichi / 123RF

L’élargissement de l’offre de FNB sur le marché au cours des dernières années a permis aux petits épargnants d’avoir accès à des stratégies d’investissement complexes qui étaient autrefois réservées aux grands investisseurs institutionnels. Parmi celles-ci, les options d’achat couvertes.

Les FNB qui reposent sur une telle stratégie connaissent une forte croissance au Canada. Selon des données de Valeurs Mobilières TD datant de septembre dernier, 42 FNB d’options d’achat couvertes (covered call en anglais) sont disponibles au pays, totalisant un actif sous gestion de près de 8 milliards de dollars. Au cours des trois premiers trimestres de 2018 seulement, leur actif a crû de près de 2 G$. Il s’agit de loin de la plus forte croissance dans la catégories des FNB thématiques.

Le FNB BMO vente d’options d’achat couvertes de banques canadiennes se taille même une place dans le palmarès des 20 plus grands FNB au Canada.

En entrevue avec Conseiller l’automne dernier, Alain Desbiens, directeur de FNB BMO, soulignait également « qu’en matière de gestion active, ce qui a obtenu le plus de succès dernièrement, ce sont les FNB d’options. »

UNE STRATÉGIE PRUDENTE

Mais qu’est-ce qui peut bien expliquer une telle popularité? L’appétit des investisseurs pour générer davantage de revenus sans pour autant augmenter sensiblement le niveau de risque de leur portefeuille, note le Financial Post.

Dans les grandes lignes, une stratégie d’options d’achat couvertes est mise en œuvre par la vente d’un contrat d’options d’achat et la détention simultanée d’un nombre équivalent d’actions du titre sous-jacent. Les options sont donc « couvertes ». Une telle stratégie permet au portefeuille de générer un revenu des primes tirées de la vente des options d’achat, en plus du revenu de dividendes provenant des titres sous-jacent.

En réalité, il s’agit d’une stratégie plutôt prudente, car le recours aux options d’achat couvertes diminue le risque lié à la détention des titres sous-jacent. En revanche, elle limite le potentiel de gain lors d’une forte augmentation des cours.

Selon BMO, les stratégies de vente d’options d’achat couvertes ont historiquement procuré un rendement global semblable à celui du portefeuille sous-jacent (un FNB qui suit l’indice S&P 500, par exemple) moyennant un niveau de risque sensiblement inférieur. Les gains moins importants enregistrés lors de forts marchés haussiers seraient ainsi compensés par une plus grande protection du capital lors des périodes moins fructueuses et par les primes tirées de la vente des options d’achat.

Comme ces stratégies sont très complexes, elles ont avantage à être mises en œuvre par des professionnels. C’est là que leur intégration dans des FNB devient intéressante. Cela permet aux petits investisseurs d’avoir accès à de telles stratégies à des coûts raisonnables.

Évidemment, le ratio des frais de gestion de ces fonds est plus élevé que celui facturé par des FNB indiciels classiques. Selon des données de la Banque Nationale publiées en août dernier, le ratio des frais de gestion de la plupart des FNB d’options d’achat couvertes se situe dans une fourchette de 70 à 90 points de base. Certains fonds qui se concentrent sur des secteurs spécifiques, tels que l’énergie, sont assortis de frais plus élevés pouvant dépasser les 100 points de base.

UN SACRIFICE TROP IMPORTANT?

Même s’ils sont plein de promesses, les FNB d’achat d’options couvertes ne parviennent pas à convaincre tout le monde de leurs nombreuses vertus. Dans le Globe and Mail, le chroniqueur Rob Carrick conseillait même, il y a quelques années, de les éviter. Selon lui, les désavantages de ces fonds surpassent leurs avantages.

Bien que leur intégration à un portefeuille permette généralement d’en diminuer la volatilité, elle a aussi pour effet d’en limiter fortement le rendement lors des épisodes de marchés haussiers. Il recommande plutôt aux investisseurs à la recherche de revenus réguliers de se tourner vers les bons vieux fonds axés sur les dividendes.

Le gestionnaire de portefeuille Vikash Jain partage la même opinion. Dans les pages du Financial Post, il explique qu’investir dans des FBN d’options d’achat couvertes est une bonne idée si on a la certitude que les marchés vont croître de façon lente et constante. « Mais si vous avez accès à de telles informations, il y a de bien meilleures façons de faire beaucoup plus d’argent », écrit-il.

La rédaction