Des FNB pour investir dans les actifs non liquides

Par La rédaction | 13 février 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Homme d'affaires déposant un bloc de bois sur un jeu de Jenga.
Photo : kenishirotie / 123RF

Inspirés par les investisseurs institutionnels, vos clients manifestent peut-être l’intérêt d’investir une portion de leur portefeuille en dehors des marchés publics, notamment dans les placements privés, l’immobilier ou l’infrastructure. Certains FNB pourraient exaucer leur souhait, mais ces produits ne comportent pas que des avantages.

Les fonds dits alternatifs liquides (liquid alts) permettent aux investisseurs de détail d’investir dans des actifs normalement non liquides. Leur structure rend possible l’achat et la vente quotidienne de parts. Les investisseurs n’ont donc pas à immobiliser leurs placements pendant plusieurs mois, voire plusieurs années, comme le font les grandes caisses de retraite. De plus, l’investissement minimum est généralement assez bas, et aucune exigence de revenu ou de valeur nette n’est requise.

Ces fonds prennent généralement la forme de FNB, mais les ACVM ont révisé leur réglementation l’automne dernier de façon à permettre aux représentants de vendre des fonds non traditionnels aux investisseurs non accrédités.

En plus de démocratiser les catégories d’actif telles que les placements privés, l’immobilier ou l’infrastructure, les fonds alternatifs liquides rendent accessibles aux petits épargnants les stratégies d’investissement mises en œuvre par les fonds de couverture. Morningstar dénombre une douzaine de types de stratégies non traditionnelles liquides, notamment les actions long-short, les actions en position neutre face au marché, les obligations à haut rendement et les stratégies basées sur les dérivés.

FRAIS ÉLEVÉS ET RÉSULTATS DÉCEVANTS

Les fonds alternatifs liquides destinés aux investisseurs de détail ne comportent pas que des avantages. Les frais élevés de ces produits financiers sont fréquemment pointés du doigt. Dans Les Affaires, le gestionnaire de portefeuille Ian Gascon écrivait récemment que « les frais plus élevés exigés par les fonds alternatifs ne se traduisent pas par de meilleurs rendements à long terme ».

Il cite un ouvrage qui révèle que 95 % des profits générés par les fonds non traditionnels entre 1998 et 2013 sont allés dans les coffres des gestionnaires ou d’autres intermédiaires.

Une étude de Morningstar a aussi conclu que les fonds alternatifs liquides n’ont pas aidé à améliorer la diversification des portefeuilles, pourtant l’un des principaux objectifs visés par les investisseurs qui s’intéressent à ce type de fonds.

Le fait de vouloir rendre liquides des actifs qui sont fondamentalement non liquides peut aussi avoir un impact négatif sur les rendements générés. Puisque les investisseurs s’attendent à pouvoir retirer leur argent à tout moment, les gestionnaires de ces fonds doivent parfois vendre précipitamment, et à rabais, des actifs qu’ils détiennent afin de dégager des liquidités. Multipliées, ces transactions peuvent plomber le rendement du fonds.

La rédaction