Des occasions à saisir dans les technologies et la santé

Par Nicolas Ritoux | 8 mai 2023 | Dernière mise à jour le 11 octobre 2023
3 minutes de lecture

Les hausses de taux, l’inflation et le spectre d’une récession n’empêcheront pas les titres de qualité de performer à long terme, insiste Murdo MacLean, gestionnaire de placements chez Walter Scott & Partners, à Édimbourg en Écosse.

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« Les marchés d’action ont bien performé depuis le début de l’année, au niveau mondial, malgré les craintes de ralentissement et même de récession exprimée par les économistes. En cela, ils se positionnent pour le long terme. Beaucoup d’investisseurs croient qu’ils vont bien s’en tirer, que la lutte contre l’inflation est en passe d’être gagnée, et que les banques centrales vont tôt ou tard rebaisser leurs taux et relâcher leurs politiques monétaires. De notre point de vue, il va falloir attendre encore plusieurs trimestres avant de connaître l’effet réel de ces mesures sur les sociétés, et du fait que nous restons concentrés sur les titres de qualité, ceux-ci seront moins affectés par un éventuel ralentissement macro-économique. Dans tous les cas, il est encore tôt pour conclure que tout va bien, et le pic de volatilité n’est pas encore passé », affirme Murdo MacLean.

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Selon lui, certains secteurs d’activités sont soutenus par des « vents arrières structuraux » qui évitent d’avoir à « nager à contre-courant » puisqu’ils afficheront de la croissance peu importe ce qui se passe dans le reste de l’économie. C’est notamment le cas de secteurs comme les TI (logiciels et matériels), la pharmaceutique, les appareils médicaux, la robotisation et l’automatisation.

Il cite par exemple les fournisseurs infonuagiques comme Microsoft et Alphabet, les éditeurs de logiciels spécialisés comme Adobe, qui innovent continuellement depuis de longues années, ou les sociétés du secteur de la santé comme la suisse Lonza, qui ne développe pas ses propres médicaments mais aide les pharmaceutiques à développer les leurs plus efficacement.

« La tendance qui émerge dans la pharmaceutique ressemble à celle qu’on a observée dans l’industrie des semi-conducteurs voilà plusieurs années. Les pharmaceutiques et entreprises biotechnologiques peuvent se concentrer sur la science tandis que des fournisseurs comme Lonza les aide à fabriquer les médicaments », explique Murdo MacLean.

Il mentionne également l’américaine West Pharmaceutical Services, qui est « fortement exposée à la croissance du secteur de la santé puisqu’elle fournit les composantes clés pour l’administration des médicaments et autres thérapies, sans prendre de pari sur aucun d’entre eux en particulier. Ce type d’exposition indirecte, indépendante de médicaments spécifiques, est une excellente façon d’investir dans la santé. »

Hors des technologies, l’expert mentionne aussi l’industrie du luxe, notamment les sociétés françaises LVMH et Hermès. « Ces marques se trouvent au sommet de la pyramide de la consommation, si bien que malgré le ralentissement macro-économique, elles font encore l’objet d’une forte demande de la part de clients plus fortunés », dit Murdo MacLean.

En conclusion, il croit que les sociétés de qualité vont traverser avec succès la volatilité.

« Les entreprises qui avaient entamé 2022 avec des états financiers insuffisamment capitalisés, et des modèles d’affaires douteux, risquent de trouver l’environnement actuel particulièrement difficile. Si elles n’ont pas pu générer des profits pendant une période où la politique monétaire était bien plus accommodante, sur fond de croissance économique, alors il est presque garanti qu’elles échoueront dans le contexte actuel. En tant qu’investisseur à long terme, mieux vaut se tenir à l’écart de ce type de sociétés, ne serait-ce qu’en raison de leur vulnérabilité face à la volatilité. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

Nicholas Ritoux

Nicolas Ritoux

Nicolas Ritoux est journaliste indépendant. Il collabore à Conseiller.ca depuis 2009.