Aborder l’investissement responsable

Par La rédaction | 9 juin 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Un pot masson rempli de pièces de monnaie. Dans ces pièces est plantée une petite plante.
Photo : Romolo Tavani / 123RF

Il peut être difficile de discuter d’investissement responsable (IR) avec les clients. Des conseillers confient comment ils ont abordé la question avec eux dans cette publication d’Investment Executive.

Carol Smith, conseillère de Desjardins Sécurité financière Réseau indépendant de Lévis, a fait évoluer son approche au fil des ans.

« Quand j’ai commencé à me familiariser avec l’IR, j’avais l’habitude d’en parler beaucoup, de présenter les concepts pour que les clients prennent une décision », a-t-elle déclaré lors d’un panel virtuel organisé le 5 juin par l’Association pour l’investissement responsable (AIR).

Au fur et à mesure qu’elle découvrait l’IR, elle a commencé à l’intégrer dans son approche d’investissement plutôt que de le présenter comme une forme de placement de niche.

« L’IR est une chose en laquelle je crois à 100 % et, dans la mesure du possible, j’y investis mes clients », mentionne-t-elle, ajoutant que l’analyse des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) est intégrée dans son processus lorsqu’elle choisit des produits et des gestionnaires de portefeuille.

Si les clients demandent plus d’informations sur l’IR, elle les oriente vers des vidéos destinées aux consommateurs et des recherches de l’industrie. Le but est de les aider à voir « l’influence importante qu’ils auront en y investissant ».

TROP, C’EST COMME PAS ASSEZ

Compte tenu de la complexité de l’univers de l’investissement responsable, les clients peuvent être submergés s’ils reçoivent trop d’informations, déclare Alicja Brown, conseillère chez Remy Brown Investment Group, affilié à CIBC Wood Gundy.

« À ceux qui sont vraiment intéressés, je dis souvent : je pourrais en parler toute la journée. De combien de temps disposez-vous? » souligne-t-elle.

L’apprentissage de l’IR a conduit à un « changement de carrière » pour elle.

« J’évoque toujours le fait que, du point de vue de la gestion des investissements, j’utilise l’IR, note-t-elle. Je ne m’annonce pas comme une « conseillère verte », mais c’est quelque chose que j’intègre dans tous les portefeuilles clients. »

Déterminer comment aborder l’IR avec un client dépend des priorités de ce dernier, précise Carol Smith.

« S’il vient d’un milieu soucieux de l’environnement et qui se préoccupe de la durabilité, nous parlons de ses valeurs, explique-t-elle. Inversement, si un client se concentre davantage sur ses objectifs financiers, je lui dis que j’investis en prime de manière responsable et ce que cela signifie. »

Lorsqu’ils entament des discussions sur l’IR, les conseillers peuvent en profiter pour déconstruire les préjugés des clients et de l’industrie à ce sujet. Bien qu’il existe des « mythes de sous-performance et de coûts supplémentaires de l’IR limitant l’univers investissable », ils ne sont pas valables, déclare Alicja Brown.

PLUS RÉPANDU

L’apprentissage des options d’IR devient plus facile. De plus en plus, les facteurs ESG sont mentionnés dans les rapports sur les résultats des principales sociétés du S&P 500, indique Mary Robinson, directrice, Recherche, politique et collaboration, à l’AIR.

« Ceci est important parce que les rapports de bénéfices sont l’occasion pour les entreprises de partager leurs histoires avec le marché des capitaux », dit-elle.

Il y avait 71 mentions des critères ESG dans les rapports de bénéfices des entreprises du S&P 500 au quatrième trimestre 2019, contre 14 un an plus tôt et seulement cinq au premier trimestre 2018, note-t-elle. La pandémie de la COVID-19 a accéléré la croissance de l’IR en mettant les problèmes sociaux au premier plan, ajoute-t-elle.

La rédaction