ESG : désinvestisse­ment et engagement vont de pair

Par La rédaction | 3 juin 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Romolo Tavani / 123RF

Deux approches d’investissement responsable apparemment contradictoires, le désinvestissement et l’engagement, se complètent lorsqu’il s’agit d’améliorer les performances environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) des entreprises, selon une nouvelle étude.

Le document, publié par l’initiative Scientific Beta de l’EDHEC Risk Institute, indique que les deux stratégies se renforcent mutuellement.

Le désinvestissement est souvent vu comme une forme d’abandon des investisseurs, plutôt que comme une action constructive visant à motiver le changement dans une entreprise.

« On fait souvent valoir qu’un investisseur qui n’est pas satisfait du respect des critères ESG d’une entreprise et qui souhaite remédier à la situation devrait rester actionnaire et s’engager avec elle, indique l’étude. Le raisonnement est que lorsqu’un investisseur vend ses parts, son influence sur l’entreprise cesse. »

Mais adopter les deux comportements en même temps « favorise le changement », peut-on y lire.

Le désinvestissement peut également entraîner un changement de comportement « lorsqu’il contribue directement et indirectement à augmenter le coût du capital pour les titres cédés : cela limite la capacité [des entreprises] à se lancer dans des projets que l’investisseur juge nuisibles et incite sa direction à améliorer ses performances ESG. »

CONSERVER SA PLACE

« L’augmentation des campagnes d’engagement collaboratif, dans lesquelles les actionnaires actuels et potentiels unissent leurs forces, témoigne du fait que le désinvestissement ne met pas fin à la possibilité pour un investisseur d’influencer une entreprise », ajoute le document.

Un actionnaire qui n’est pas disposé à vendre lorsque l’engagement échoue « entrera dans la négociation dans une position faible : la possibilité de désinvestissement est en ce sens une condition préalable à un engagement efficace ».

L’engagement peut aussi rendre les campagnes de désinvestissement plus efficaces : « les sorties bruyantes peuvent avoir plus d’influence que les sorties silencieuses ».

La rédaction