Fidelity se lance à fond dans les cryptomonnaies

Par La rédaction | 16 octobre 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Bitcoin et autres cryptomonnaies
Photo : tuahlensa / 123RF

Le fonds américain Fidelity Investments a indiqué lundi avoir créé un service destiné à ses clients souhaitant spéculer sur les devises virtuelles, dont le bitcoin, rapporte l’Agence France-Presse.

Celle-ci souligne que cette annonce du quatrième plus important gestionnaire d’actif au monde, qui gère un total de quelque 7 200 milliards de dollars, constitue une étape importante pour « un marché en quête de légitimité ».

Baptisée Fidelity Digital Assets, cette nouvelle entité est réservés aux « investisseurs institutionnels sophistiqués, comme les fonds spéculatifs, les sociétés spécialisées dans la gestion de patrimoine familial et les intermédiaires du marché financier », précise un communiqué de la firme.

FLOU LÉGISLATIF

« Notre objectif est de permettre aux investisseurs d’accéder plus facilement aux actifs numériques », explique dans ce document l’une des dirigeantes de Fidelity, Abigail Johnson. « La création de Fidelity Digital Assets constitue la première étape d’un projet à long terme de créer une plateforme de qualité, qui proposera divers services en lien avec les actifs numériques », précise de son côté Tom Jessop, responsable de la nouvelle filiale.

L’AFP relève que les investisseurs intéressés par les cryptodevises ont déjà la possibilité de négocier directement à partir d’entités spécialisées, notamment par le biais des contrats à terme que proposent depuis l’an dernier certaines plateformes boursières, telles le Chicago Board Options Exchange (CBOE). Toutefois, ajoute l’agence de presse, le flou législatif qui entoure les monnaies virtuelles, leur extrême volatilité et les risques d’arnaques constituent encore « un frein important » à l’expansion de ce secteur. Ce qui fait, par exemple, que « les grandes banques de Wall Street demeurent réticentes à proposer des services directement liés aux cryptodevises, comme le bitcoin, l’ethereum ou le litecoin ».

Depuis ces derniers mois, les grandes institutions américaines annoncent « des projets plus ambitieux les uns que les autres » pour le bitcoin, mais cet engouement « n’est pas sans risque pour la cryptomonnaie », estime pour sa part Capital. Dans un article intitulé « Comment Wall Street s’empare du bitcoin (pour le meilleur et pour le pire) », le magazine économique français souligne lui aussi que « l’implication d’une firme comme Fidelity est clé dans le développement du secteur ».

PROMESSE DE « DÉMOCRATISATION »

Et il note que l’annonce de la création de Fidelity Digital Assets intervient peu après celle d’Intercontinental Exchange (ICE), la maison-mère du New York Stock Exchange (NYSE), qui lancera le mois prochain Bakkt, une plateforme vouée à l’achat et à la vente de bitcoins, entre autres. Ajoutant que « d’autres firmes prestigieuses (…) lorgnent avec attention sur ce nouveau marché », dont Goldman Sachs et Morgan Stanley, Capital ajoute que « la plupart des analystes financiers voient dans ces annonces la promesse d’une démocratisation du bitcoin, et surtout une progression de son cours ».

Interrogée par le magazine, une ex-gérante de fonds chez Morgan Stanley estime cependant que l’arrivée de Wall Street dans le secteur des monnaies virtuelles présente certains risques, en particulier celui d’assister à une titrisation sur une grande échelle des bitcoins actuellement en circulation.

« L’unique moyen que Wall Street aura de contrôler les cryptomonnaies sera de les financer via l’effet de levier, c’est-à-dire en multipliant [leur] titrisation, influençant ainsi leur prix par le biais des marchés de dérivés », redoute Caitlin Long dans une tribune publiée en août sur le site web du magazine Forbes.

La rédaction