La COVID-19 crée des occasions sur les marchés

Par La rédaction | 16 juillet 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Homme d'affaires dans un champ de blé, levant les bras vers le ciel.
Photo : gajus / 123RF

La pandémie de coronavirus entraîne des changements de comportement parmi nombre d’investisseurs et de dirigeants d’entreprises, qui voient là un environnement riche de nouvelles occasions, selon Anne-Marie Peterson, de Capital Group.

Citant le PDG de Shopify, Tobias Lütke, la gestionnaire de portefeuille au sein de la société américaine de gestion de régimes de retraite estime que « nous vivons 2030 en 2020 ».

« Si le voilier de la numérisation naviguait auparavant avec des vents arrière réguliers, la pandémie a transformé ces vents arrière en fortes rafales. Et ce voilier s’est transformé en un navire rapide qui a couvert beaucoup plus de terrain qu’anticipé. Je pense que cette accélération représente un changement structurel qui sera durable », indique-t-elle.

Ce constat l’a menée à tenter d’imaginer à quoi pourraient ressembler l’investissement et la croissance au cours de la décennie qui vient de commencer. Dans une analyse publiée la semaine dernière, elle recense trois principes clés pour effectuer de bons placements durant les neuf prochaines années.

Le premier consiste à cibler des entreprises enregistrant une croissance supérieure à la moyenne. L’augmentation des recettes « entraîne des bénéfices qui, à leur tour, déterminent le cours des actions de la compagnie ». Son point de départ est donc de viser une hausse des revenus plus grande que la moyenne « comme voie vers un potentiel de croissance des bénéfices à long terme », explique Anne-Marie Peterson.

UN CHANGEMENT FONDAMENTAL

Le principe numéro deux, quant à lui, repose sur l’importance des équipes de direction et, plus généralement, du facteur humain. « Lorsque j’investis dans une action, j’ai tendance à considérer qu’il s’agit de la garantie d’une équipe ou d’une culture de gestion, et je trouve donc important de me sentir à l’aise avec les dirigeants d’une entreprise. En vérité, je passe autant de temps à essayer de comprendre les gens qui sont à sa tête que je le fais pour ses états financiers », explique la gestionnaire de portefeuille.

Enfin, le troisième principe part de l’idée que tout changement peut être un catalyseur de croissance.

« Durant ces périodes de bouleversements majeurs, les structures de l’industrie peuvent changer, pour le meilleur ou pour le pire, analyse Anne-Marie Peterson. Certaines entreprises deviennent plus fortes, tandis que d’autres s’affaiblissent ou disparaissent. Bien sûr, il y a de l’incertitude, mais également des occasions d’identifier ce dont le marché pourrait manquer. Même s’il y a eu peu de périodes de changement aussi importantes que celle que nous vivons, il existe actuellement des possibilités de trouver d’excellents investissements à long terme. »

« Ce qui est intéressant aujourd’hui, c’est que les entreprises des secteurs de la technologie et de la consommation qui étaient à l’origine de l’expansion ont continué à tenir le haut du pavé durant les bouleversements causés par la pandémie, poursuit-elle. Or, d’habitude, les acteurs qui dominent un marché avant une crise ne sont pas ceux qui en prennent la tête pendant la récession ou une fois la situation redevenue normale. Je pense donc que nous assistons en ce moment à un changement fondamental ».

VIRAGE VERS UNE ÉCONOMIE NUMÉRIQUE

Selon Anne-Marie Peterson, la COVID-19 a par ailleurs entraîné un passage marqué vers une plus grande numérisation de l’économie. Une tendance qui devrait se maintenir à long terme.

« Durant la pandémie, beaucoup d’entre nous ont été obligés de payer par des moyens électroniques. Il peut être difficile de changer une habitude, mais une fois que cela est fait, il est au moins aussi difficile de revenir en arrière. D’ailleurs, même dans le secteur public, on constate que le passage au numérique s’accélère. »

La gestionnaire de portefeuille suggère aux investisseurs en quête de bonnes affaires de rechercher en priorité « des compagnies dont les produits et les services peuvent rendre le monde meilleur ».

Comment? En s’intéressant à des sociétés à plusieurs stades de leur croissance :

  • Stade 1 : les entreprises au début de leur croissance;
  • Stade 2 : les entreprises ayant un solide potentiel de croissance à long terme;
  • Stade 3 : les compagnies établies sachant tirer parti des actifs existants.

« Le fait est que nous vivons une période de changement incroyable, ce qui crée des occasions pour les investisseurs actifs. […] Il y a aujourd’hui de nouvelles entreprises émergentes dont nous n’entendons peut-être pas encore parler. Toutefois, dans 10 ans, ce seront des noms connus qui apporteront de la valeur à leurs clients. De chaque crise naît quelque chose de bon », conclut Anne-Marie Peterson.

La rédaction