La crypto n’a pas la cote chez les conseillers

Par La rédaction | 24 septembre 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : 123RF

Conseiller a récemment demandé à ses lecteurs s’ils recommanderaient un placement en cryptomonnaie à l’un de leurs clients si cela correspondait à leur profil d’investisseur.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce type de produit ne semble pas avoir la cote parmi les professionnels du conseil financier québécois. Sur les 1000 participants, seulement 65, soit 6,5 % du total, ont répondu qu’ils auraient volontiers recours à ce type de produit. De fait, 42 répondants (4,2 %) ont soutenu qu’ils le faisaient déjà et 23 (2,3 %) qu’ils comptaient le faire prochainement.

UN REJET MASSIF

La balance penche donc très fortement du côté des conseillers qui boudent les cryptoactifs.

Plus de quatre répondants sur dix (44,2 %) délaissent ce type de produit car ils ne font simplement pas confiance à la cryptomonnaie. Un autre quart des répondants ( 26,6 %) refuse de proposer ces produits à leurs clients, jugeant qu’ils représentent de mauvais investissements.

Fait à noter, une proportion non négligeable des conseillers demeure indécis. Pas moins de 227 répondants (22,7 %) ne savaient pas s’ils proposeraient des placements en cryptomonnaie à leurs clients.

À MANIER AVEC PRUDENCE

Il faut dire qu’avec sa volatilité très prononcée et les nombreux scandales liés à des piratages ou des ennuis informatiques dans les Bourses virtuelles, les crytpomonnaies ne doivent pas être approchées avec désinvolture.

En 2017, la volatilité annualisée à 30 jours du bitcoin dépassait les 150 %, alors qu’elle avoisinait les 60 % en juin 2018, selon Crypto-France.

Côté piratage, la dernière attaque en date a permis à des pirates de dérober pour 60 millions de dollars de bitcoins et d’autres monnaies virtuelles en s’introduisant pendant deux heures dans le coffre-fort numérique supposément sécurisé de la plateforme japonaise Zaif. Sur ces 60 millions, les deux tiers appartenaient à des clients de la plateforme. Des investisseurs qui ne reverront plus jamais la couleur de cet argent. Plus tôt cette année, c’est 547 millions de dollars qui ont été volés à la plateforme japonaise Coincheck.

CINQ RISQUES MAJEURS

L’Autorité des marchés financiers identifie cinq risques spécifiques que ceux qui sont tentés par l’aventure des cryptomonnaies devraient garder à l’esprit :

  • Le risque de volatilité, car le bitcoin n’a pas d’encadrement officiel et repose uniquement sur l’offre et la demande. Sa valeur peut donc fluctuer très rapidement.
  • Le risque de liquidité : échanger le bitcoin contre de la monnaie qui a cours légal peut être un processus très complexe, comme il s’agit d’un concept relativement nouveau et qu’aucun organisme de réglementation n’a encore statué sur sa valeur légale.
  • Le risque technologique et opérationnel : piratage informatique, vol d’actifs, etc.
  • Le risque juridique, car l’absence de cadre légal peut engendrer des difficultés supplémentaires quand vient le temps d’interpréter ou d’appliquer un contrat impliquant de la cryptomonnaie, par exemple.
  • Le risque de participation à des activités criminelles, comme la fraude, le blanchiment d’argent ou le terrorisme. À titre d’exemple, un particulier pourrait faire un investissement par l’intermédiaire d’une plateforme liée à d’autres activités qui seraient illégales, ou bien acheter des biens liés à des activités criminelles en payant avec des bitcoins.

Si l’on se fie au sondage de Conseiller, on pourrait ajouter que l’investisseur risque surtout de voir son conseiller lui faire une moue dubitative s’il lui demande d’investir pour lui dans les cryptomonnaies…

La rédaction