La sécurité ou le rendement?

Par La rédaction | 8 juillet 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : delcreations / 123RF

Les investisseurs individuels américains commencent à s’inquiéter d’une éventuelle débâcle des marchés boursiers. En conséquence, ils jouent la sécurité et se ruent sur les obligations gouvernementales.

En effet, les investisseurs individuels sont en voie d’acheter la majorité des obligations à long terme émises cette année par le gouvernement des États-Unis, une première depuis que le département du Trésor publie des données sur ses émissions.

Ainsi, du billion de dollars américains de nouvelles obligations émises du 1er janvier au 31 mai, 54 % ont été acquises par les fonds communs de placement et les autres outils d’investissement similaires destinés aux investisseurs individuels. En 2010, seulement 20 % des obligations gouvernementales avaient été achetées par ces fonds, note le Wall Street Journal.

Par ailleurs, les investisseurs américains ont acheté quatre fois plus d’obligations émises par leur gouvernement que les investisseurs étrangers. Depuis la fin de 2017, les avoirs nationaux en titres de créances du département du Trésor ont bondi d’environ 1,2 billion de dollars américains, six fois plus que les avoirs des investisseurs étrangers dans ces mêmes titres.

Cette demande soutenue a contribué à doper le rendement des billets de trésorerie d’une durée de 10 ans.

UN SACRIFICE QUI EN VAUT LA PEINE

Le quotidien a interrogé une douzaine d’investisseurs individuels et de conseillers en services financiers. Tous ont la même préoccupation : une chute du marché boursier. Résultats : les épargnants sont prêts à sacrifier du rendement pour protéger leur actif.

Jim Oetinger, un retraité du secteur des technologies, explique qu’il y a trois ans, seulement 10 % de son portefeuille familial, d’une valeur de 3,5 millions de dollars, était investi en obligations. Aujourd’hui, sa répartition en titres en revenu fixe atteint 35 %.

L’attrait des investisseurs américains pour les obligations gouvernementales s’explique aussi par le vieillissement de la population. Comme les investisseurs augmentent généralement leur répartition en titres à revenu fixe à mesure qu’ils prennent de l’âge, l’actif total détenu en obligations grimpe naturellement.

La population d’Américains âgés de 65 ans et plus a augmenté de 45 % depuis 2000 pour atteindre 50,8 millions en 2017, selon le Bureau du recensement. L’âge médian des investisseurs propriétaires d’actifs à revenu fixe, allant des fonds communs de placement obligataires aux obligations individuelles, est de 52 ans, selon les données de 2018 du Investment Company Institute, comparativement à 49 en 2007.

D’un autre côté, la baisse continuelle des rendements obligataires au cours de la dernière décennie a compliqué la vie des retraités qui dépendent des revenus courants générés par leur portefeuille de créances pour couvrir leurs frais de subsistance. Entre les actions et les obligations, le cœur des investisseurs continue de balancer.

La rédaction