L’âge d’or des obligations

Par Nicolas Ritoux | 5 juin 2023 | Dernière mise à jour le 11 octobre 2023
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Les obligations gouvernementales n’ont jamais été aussi attrayantes en comparaison aux autres catégories d’actifs, croit Éric Morin, analyste principal à Gestion d’actifs CIBC.

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« Nous entrevoyons un atterrissage difficile à terme pour l’économie mondiale. Celle-ci s’est montrée fort résiliente vis-à-vis des hausses de taux d’intérêt, notamment en raison d’une offre insuffisante de travailleurs et d’actifs immobiliers. La principale implication pour la Fed et les banques centrales en général sera de maintenir des taux directeurs relativement élevés, en territoire restrictif, pour plus longtemps. Les pressions inflationnistes restent fortes dans le système et les risques de récession sont donc encore élevés », dit Éric Morin.

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Dans ce contexte, les obligations gouvernementales s’imposent comme un choix évident selon lui. Elles offrent désormais des rendements attrayants, avec un niveau de risque peu élevé. Or c’est le moment d’en profiter car lorsque l’économie ralentira et que les banques centrales rabaisseront leurs taux, cela créera un effet de durée positif sur leur prix.

« Cette éventualité d’un atterrissage difficile n’est pas pleinement appréciée par les marchés à l’heure actuelle », affirme l’expert.

Il recommande aussi de conserver une portion du portefeuille sous forme de liquidités, car les taux d’intérêt des produits monétaires sont relativement attrayants, sans risque pour la valeur de l’actif, avec la possibilité de déployer ce capital si l’occasion survient. « Ça n’arrive pas souvent qu’on soit rémunéré pour rester sur la ligne de touche ! », se réjouit Éric Morin.

Il recommande en revanche de se tenir à l’écart des actions, en raison du risque d’une récession mondiale. Et surtout des actions américaines, qui seraient les plus durement touchées puisqu’elles sont déjà surévaluées par rapport à celles d’autres pays.

Du point de vue des régions, ce sont les économies émergentes qui retiennent le plus son attention, et notamment leurs obligations gouvernementales qui offrent souvent des taux élevés, et profiteront, elles aussi, d’un effet de durée positif en cas de ralentissement économique.

« Je pense notamment aux économies dont la devise est faible par rapport au dollar américain, car celui-ci est plutôt dispendieux ces temps-ci. Il offre habituellement une valeur refuge en période de récession, mais il est déjà assez élevé, ce qui limiterait son potentiel à la hausse », explique Éric Morin.

Il conseille enfin de conserver de l’or, qui offre une protection « contre les risques idiosyncratiques, qu’il s’agisse de la fiscalité, de la politique monétaire, ou de la géopolitique. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

Nicholas Ritoux

Nicolas Ritoux

Nicolas Ritoux est journaliste indépendant. Il collabore à Conseiller.ca depuis 2009.