Le coronavirus tuera-t-il les dividendes?

Par La rédaction | 8 septembre 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : ffikretow / istockphoto

Alors que la pandémie de coronavirus a entraîné une remise en cause du versement garanti de dividendes dans certains pays, ce « bris de normalité » deviendra-t-il la norme au cours des prochaines années? s’interroge le Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires.

Dans un texte récemment mis en ligne sur son site web, le MÉDAC revient sur deux analyses apparemment contradictoires publiées récemment dans le quotidien financier britannique Financial Times et sur le site de MarketWatch.

Le premier de ces articles relève que, depuis le début de l’année, au moins 450 entreprises cotées en Bourse au Royaume-Uni ont déjà annulé, suspendu ou réduit les dividendes qu’elles versent traditionnellement aux détenteurs de leurs actions. En revanche, le second article constate qu’au Canada, les paiements de dividendes ont au contraire augmenté de 4,1 % au deuxième trimestre de 2020, comparativement à une diminution de 22 % ailleurs dans le monde.

REVOIR LA RÉPARTITION DU CAPITAL DES ENTREPRISES

Si le MÉDAC prend note de cette singularité canadienne, il souligne également le fait que, parmi les entreprises ayant annulé, suspendu ou réduit leurs dividendes aux actionnaires, « certaines préfèreraient ne jamais les rétablir », ou du moins « ne jamais les rétablir à leur niveau pré-COVID ». Citant l’article du Financial Times, le Mouvement rappelle en effet qu’avant le début de la pandémie, il existait déjà « des préoccupations au sujet de la “non-durabilité” des paiements de dividendes effectués par certaines entreprises et dans certains secteurs d’activité ».

Or, écrit le MÉDAC, les importantes pertes financières engendrées par la crise sanitaire et par le ralentissement d’une grande partie de l’activité économique partout sur la planète « auraient fourni des arguments à des entreprises qui désiraient déjà réduire leurs dividendes à un niveau “plus soutenable à long terme” », selon les termes d’un analyste du secteur privé cité par le quotidien britannique.

De plus, ajoute un gestionnaire de fonds également cité dans les colonnes du journal, les pressions politiques et sociales qui seront exercées sur la façon dont plusieurs entreprises utilisent leurs revenus risquent de s’accroître au cours des prochaines années. La raison? Les États ont été obligés de leur fournir une aide financière importante dans le contexte de la pandémie, car nombre d’entre elles ne disposaient pas d’un coussin financier pour traverser une éventuelle crise. Dans ces conditions, prévoit le gestionnaire, les sociétés concernées devront « réfléchir beaucoup plus » qu’auparavant à la manière dont elles répartissent leur capital.

La rédaction