Le grand retour des obligations en 2019?

Par La rédaction | 14 janvier 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
3 minutes de lecture
Vague de billets de banque.
Photo : Carsten Reisinger / 123RF

Après une année difficile en Bourse, assistera-t-on à un regain d’intérêt des investisseurs pour le marché obligataire en 2019? Pour le savoir, Conseiller s’est entretenu avec Martin Lefebvre, chef des placements et stratège à la Banque Nationale.

La Banque du Canada a choisi de maintenir son taux directeur à 1,75 % la semaine dernière. Quelles sont vos prévisions concernant la politique monétaire au pays en 2019?

Le contexte économique étant un peu plus incertain, la Banque du Canada va ralentir le rythme du resserrement de sa politique monétaire cette année. Alors qu’elle était en mode d’augmentation graduelle des taux, elle semble maintenant vouloir prendre une pause indéterminée et attendre un raffermissement de la croissance économique avant de poursuivre. S’il y a une hausse cette année, elle n’aura pas lieu avant la deuxième moitié de l’année. Aux États-Unis, la Fed adopte la même approche.

Au cours des dernières semaines, on a beaucoup entendu parler de l’aplanissement de la courbe des rendements obligataires, c’est-à-dire la réduction de l’écart entre les taux des obligation à long et à court terme. Qu’est-ce que cela signifie pour les investisseurs?

Il s’agit généralement d’un signe probant d’un ralentissement à venir. L’aplanissement de la courbe est un message clair que le marché a envoyé à la Fed pour qu’elle ôte ses lunettes roses et qu’elle prenne une pause dans le relèvement de son taux directeur. Un tel aplanissement est presque toujours causé par un resserrement trop vigoureux de la politique monétaire de la Fed. La banque centrale semble avoir compris le message. La situation devrait revenir davantage à la normale au cours des prochains mois.

À votre avis, les investisseurs devraient-ils surpondérer ou sous-pondérer les titres à revenu fixe dans leur portefeuille en 2019?

Sur un horizon plus long, c’est une bonne idée d’augmenter sa répartition en obligations. La confiance des ménages et l’emploi sont à des niveaux records aux États-Unis et au Canada, les chances sont faibles que la situation économique s’améliore encore de façon notable. Nous sommes en fin de cycle, c’est le moment de réduire le niveau de risque de son portefeuille. D’autant plus que la montée des taux rend les actifs sûrs plus intéressants.

Cela dit, on assistera fort probablement à un rebond des actifs de croissance au premier trimestre, après la chute boursière que l’on a vécue en fin d’année. Plusieurs des problèmes qui ont été à l’origine de cette baisse sont maintenant réglés. La Fed a mis de l’eau dans son vin et a un discours moins nonchalant concernant la conjoncture économique. La situation entre la Chine et les États-Unis est également moins tendue, ce qui a rassuré les investisseurs. À court terme, il peut donc être avantageux de profiter du regain des actifs de croissance.

La rédaction