Le moment de revenir sur les marchés

Par Didier Bert | 8 octobre 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
3 minutes de lecture
Investir en Bourse
Photo : SARINYAPINNGAM / iStock

La période actuelle est propice à l’investissement, affirme David Picton, le chef de la direction et gestionnaire de portefeuille chez Picton Mahoney Asset Management.

« Il y a probablement de nombreux investisseurs individuels qui détiennent d’importantes liquidités, parce qu’ils ont eu peur et qu’ils sont sortis du marché au printemps », avance David Picton. Et le moment actuel présente des avantages pour que ces investisseurs reviennent placer leurs liquidités en Bourse.

Ce retour se fait dans un contexte où les taux d’intérêt sont historiquement faibles, constate M. Picton, qui observe deux grandes catégories d’investisseurs. Il y a ceux qui préfèrent éviter toute exposition au risque et qui ont l’habitude de s’en tenir aux obligations gouvernementales qui ne rapportent plus rien, en raison de la faiblesse des taux d’intérêt. Et il y a les investisseurs qui préfèrent les perspectives de croissance offertes par les actions des grandes compagnies américaines, et qui se montrent audacieux malgré les risques liés à cette catégorie de placements.

PLUTÔT MIEUX QU’EN 2008, MAIS…

L’analyse de la crise économique donne quelques clés pour connaître les conditions d’un retour sur les marchés. Comparativement à la crise financière de 2008, la situation actuelle présente plusieurs raisons de positiver, selon David Picton.

D’abord, cette fois, les gouvernements ont compris immédiatement l’ampleur des difficultés économiques qui arrivaient, et ils ont apporté un soutien budgétaire conséquent. Les banques ont également répondu présentes en accordant des montants de crédit importants aux entreprises et en acceptant des facilités de remboursement aux consommateurs. Et les banques centrales ont injecté les liquidités nécessaires au soutien des économies.

Mais le chef de la direction de Picton Mahoney tempère immédiatement, en pointant les interrogations qui se posent à court terme. Les élections américaines conduiront-elles à une transition pacifique du pouvoir? Que nous réserve la deuxième vague du coronavirus?

Face à ces incertitudes, une chose est certaine, relativise M. Picton : « Nous nous rapprochons chaque jour d’un vaccin ou d’un traitement contre le coronavirus. »

CONSIDÉRER LES FONDS DITS ALTERNATIFS 

L’avenir se présente donc de manière plutôt positive. Le retour sur les marchés se justifie d’autant plus, mais encore faut-il pouvoir obtenir le rendement espéré tout en modérant les risques liés.

Pour concilier cet équilibre à l’intérieur d’un portefeuille, les investisseurs individuels auraient à gagner de s’intéresser aux fonds dits alternatifs, croit David Picton. « Les fonds alternatifs permettent de construire des formes différentes de rendement », illustre-t-il. 

Toutefois, ces fonds sont encore méconnus au Canada, où ils constituent une bien plus petite partie des portefeuilles qu’aux États-Unis, regrette M. Picton. C’est donc aux compagnies de fonds de fournir les informations et les recherches nécessaires aux conseillers, souligne-t-il. Mais ces derniers doivent aussi en faire davantage en s’adaptant aux évolutions des possibilités offertes sur les marchés, afin d’apporter la valeur attendue par les clients, conclut-il.

Didier Bert

Didier Bert est journaliste indépendant. Il collabore à plusieurs médias sur les thèmes de l’économie, des finances et du droit.