Le REEE, ce mal connu

Par Sylvie Lemieux | 4 octobre 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo portrait de Marie-Pierre Tremblay.
Gracieuseté

Bien des épargnants ne tirent pas le maximum du régime enregistré d’épargne-études (REEE) pour leur enfant et laissent ainsi sur la table des milliers de dollars.

Ils n’utilisent pas les stratégies qui permettent de le maximiser et perdent ainsi une bonne part des subventions gouvernementales, explique Marie-Pierre Tremblay, directrice générale, Développement des produits, Client collectif chez Canada Vie.

Un récent sondage de la Canada Vie révélait en effet que, si une majorité de Canadiens (92 %) connaissent le REEE, ils sont seulement 49 % à l’utiliser comme outil d’épargne. Ils y contribuent, mais pas assez. La contribution moyenne s’élève à 22 800 $ alors que le plafond est de 50 000 $ par bénéficiaire.

De fait, seulement 17 % des répondants au sondage connaissent le seuil maximal de cotisation et les avantages qu’offre le REEE.

Or, les études post-secondaires peuvent coûter cher. D’ici 2030, au Canada, le coût moyen d’un diplôme universitaire pour un programme de quatre ans sera de 111 698 $ avec frais de logement et de 55 548 $ pour ceux qui vivent chez leurs parents, selon le calcul de La Première financière du savoir.

« Au Québec, où les frais de scolarité sont moins élevés, le coût sera de 35 349 $ pour ceux qui n’ont pas de logement à payer », précise Mme Tremblay.

DES FREINS

Parmi les freins à une utilisation maximale du REEE, il y a les moyens financiers de la personne qui cotise. « Il y a aussi 22 % des répondants qui trouvent le REEE pas assez flexible. Ils aimeraient pouvoir retirer de l’argent au besoin », souligne Mme Tremblay. Pour cette raison, ils vont privilégier d’autres outils d’épargne comme le CELI.

Aussi, ils ne savent pas toujours que l’argent peut servir à d’autres dépenses que les études alors qu’il est possible de l’utiliser pour l’achat d’une voiture si le jeune en a besoin pour se déplacer, de meubles ou d’un ordinateur, par exemple.

Le secret pour maximiser les subventions, c’est évidemment de commencer tôt à cotiser, dès la naissance de l’enfant (et même avant si on veut). « Les cotisants peuvent ainsi tirer avantage des subventions sur une plus longue période », explique Marie-Pierre Tremblay.

Chaque année, grâce à la Subvention canadienne pour l’Épargne-étude, le gouvernement déposera 500 $ dans le REEE. Le plafond à vie est de 7 200 $. Avec l’Incitatif québécois à l’épargne-études, le dépôt sera de 250 $ par année jusqu’à un montant maximal de 3 600 $. Au total, ce sont donc 10 800 $ qui viendront gonfler le REEE.

De plus, si le REEE ne permet pas de réduire son revenu imposable comme le REER, les rendements, eux, s’accumulent à l’abri de l’impôt. D’où l’intérêt de commencer dès le plus jeune âge. Ils ne seront imposables qu’au moment du retrait et applicable à l’enfant. Comme ce dernier n’aura que peu ou pas de revenu, la facture fiscale ne sera que peu élevée, voire nulle.

Les personnes qui cotisent au REEE ont donc intérêt à obtenir des conseils financiers pour connaître les meilleures stratégies permettant de tirer le meilleur parti du REEE.

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Sylvie Lemieux

Sylvie Lemieux est journaliste pour Finance et Investissement et Conseiller.ca. Auparavant, elle a notamment écrit pour Les Affaires.