Le secteur mondial des FNB doublerait d’ici cinq ans

Par La rédaction | 3 février 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : blackred / istockphoto

Le marché mondial des fonds négociés en Bourse (FNB) devrait doubler au cours des cinq prochaines années et atteindre 13 000 milliards de dollars américains, tandis que le marché canadien, lui, passera le cap des 500 milliards, prévoit BMO.

Dans son rapport annuel Perspectives des FNB publié vendredi, l’institution financière relève que le secteur a connu une année exceptionnelle, en 2019, puisqu’il a dépassé la barre des 6 000 G$ US à l’échelle mondiale, soit une progression de 32 % par rapport à 2018. Au pays, les FNB ont également établi un nouveau record, avec des flux annuels nets de plus de 28 G$. Le marché canadien des FNB compte ainsi désormais plus de 200 G$ CA d’actifs, dont 28 G$ en flux nets, selon les plus récentes données de la Banque Nationale.

Si l’on en croit l’étude de BMO, les deux principales informations concernant le flux entrant sur le marché l’an dernier sont les suivantes : d’abord, le fonds canadien qui a engrangé le plus grand nombre d’entrées a été le FINB BMO S&P 500 (ZSP, ZSP.U), avec 2,3 G$ CA en nouveaux actifs. Ensuite, le fonds canadien à revenu fixe qui a enregistré le plus d’entrées a été le FINB BMO obligations totales (ZAG), avec 1,6 G$ en flux nets. Autre fait notable, d’après BMO, l’investissement ESG (facteurs environnementaux, sociaux et de bonne gouvernance) est apparu comme « l’une des plus grandes tendances de 2019 ».

LES FONDS À REVENU FIXE SONT LES PLUS POPULAIRES

Le rapport passe également en revue quelques-unes des grandes tendances du secteur. Ainsi, en matière de titres à revenu fixe, ses auteurs estiment que « l’évolution des conditions du marché et les craintes de fin de cycle ont fait [de ces produits] un choix populaire parmi les investisseurs qui font pivoter leurs portefeuilles vers une position plus défensive ». Résultat, les FNB à revenu fixe ont été le chef de file des afflux au pays l’an dernier.

En ce qui concerne l’exposition aux facteurs, BMO note que celle-ci « peut profiter à la construction d’un portefeuille ». La banque ajoute que le facteur d’exposition le plus populaire par flux en 2019 a été la faible volatilité, car « les investisseurs cherchaient des solutions pour réduire le risque sur capitaux propres dans un contexte de hausse des fluctuations des marchés ».

De leur côté, les critères ESG ont également eu le vent en poupe. La raison? « Les investisseurs comprennent mieux comment les facteurs ESG des entreprises peuvent avoir une incidence sur la rentabilité. Il existe en outre un ensemble croissant de connaissances sur les avantages financiers potentiels des entreprises ESG hautement cotées. » Pour ce qui est de la répartition d’actifs, BMO note que la notoriété des FNB spécialisés dans ce domaine a crû, ayant amassé quelque 3 milliards de dollars d’actifs au pays depuis leur lancement en 2018.

Enfin, les alternatives liquides ont encore du mal à décoller : « Les fonds publics alternatifs liquides, y compris les FNB, ont vu le jour à la suite de changements réglementaires au Canada. Il faudra du temps aux investisseurs pour bien comprendre ces produits et comment ils réagissent au marché », justifie BMO.

« LE SECTEUR MAINTIENDRA SA TRAJECTOIRE DE CROISSANCE »

« Les FNB sont populaires auprès de tous les types d’utilisateurs, c’est‑à‑dire les institutions, les gestionnaires d’actifs, les conseillers et les investisseurs finaux, car ils sont rentables et procurent des expositions variées. La poursuite de l’évolution des fonds individuels et l’augmentation de leurs volumes de négociation en font un outil efficace pour négocier et se positionner au sein des portefeuilles », analyse par ailleurs le rapport. Ses auteurs soulignent notamment que, parmi les catégories d’actifs, les FNB de titres à revenu fixe « ont été le moteur de croissance le plus important, en raison des conditions de marché qui poussent les investisseurs vers des catégories d’actifs plus sûres et en raison de l’efficience améliorée de ces fonds sur un marché hors cote ».

Constatant que ce type de produit est maintenant une option courante, qui représente près de 12 % des actifs sous gestion du secteur des fonds d’investissement au pays, BMO insiste sur le fait que « l’occasion de croissance demeure importante, puisque leur efficience, la faiblesse des coûts et [leur] facilité de négociation plaisent aux investisseurs, qui [les] adoptent dans leurs portefeuilles ». Résultat, on dénombre aujourd’hui quelque 35 fournisseurs de FNB d’un océan à l’autre, et plus de 900 fonds cotés dans deux bourses.

Conclusion de BMO : « Les FNB bien établis rendant de plus en plus difficile le lancement réussi d’un autre fonds sur le marché dans son ensemble, les sociétés chercheront les thèmes et les tendances émergentes, comme les facteurs ESG et les placements non traditionnels, pour établir des marques et des histoires de réussite. Nous nous attendons à ce que le secteur maintienne sa trajectoire de croissance, même si le marché est moins dynamique qu’en 2019, soutenu par la participation accrue des utilisateurs actuels. »

La rédaction