Les FNB prennent plus de place dans les portefeuilles

Par La rédaction | 30 septembre 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : anyaberkut / 123RF

Les gestionnaires de portefeuilles garnissent de plus en plus les comptes de leurs clients de fonds négociés en Bourse (FNB), démontre une récente étude de JP Morgan Asset Management.

En 2016, les FNB ne composaient que 22 % des portefeuilles mondiaux. Cette proportion a grimpé à 29 % en 2019 et JP Morgan prévoit une augmentation à 39 % d’ici deux ou trois ans. Au États-Unis, ce seuil est déjà dépassé. Les FNB y composent 41 % des portefeuilles, une proportion appelée à croître jusqu’à 54 % au cours des trois prochaines années. Actuellement, l’Amérique latine suit avec 35 %, puis les régions Europe Moyen-Orient Afrique avec 25 % et l’Asie-Pacifique avec 23 %. 

DES PRODUITS MIEUX COMPRIS

« Les investisseurs connaissent de mieux en mieux les FNB et décident d’adopter cet outil de placement qui offre des bénéfices uniques, comme une liquidité quotidienne, la possibilité de faire des transactions lors d’une même journée, la transparence et un suivi en temps réel des prix, avance Bryon Lake, directeur des FNB internationaux de JP Morgan Asset Management. Nous croyons que nous sommes au point de bascule d’une adoption de masse des FNB. »

Les investisseurs seraient par ailleurs de plus en plus intéressés à des FNB gérés activement.

LES BAS FRAIS POPULAIRES

La vaste majorité des sélectionneurs de titres de fonds mondiaux (83 %) voient les faibles frais comme le plus grand avantage des FNB. La flexibilité des échanges (65 %) et la transparence (40 %) suivent ensuite. Même là, on retrouve des différences régionales importantes. Si 80 % des gestionnaires américains ont affirmé que le contrôle des coûts étaient une raison importante de se tourner vers les FNB, c’est le cas de seulement 38 % de ceux issus de l’Asie-Pacifique.

DES ACTIONS GARDÉES LONGTEMPS

Les FNB d’actions demeurent les plus populaires, avec 55 % des parts des FNB en portefeuille. Les gestionnaires sont toutefois d’avis que les produits de revenu fixe, les FNB dits alternatifs et les FNB multi-actifs prendront de plus en plus de place au cours des prochaines années.

Plus étonnant, la moitié des gestionnaires utilisent les FNB pour des investissements à long terme, contre 35 % qui s’en servent à court terme. Cela va à l’encontre de l’idée reçue selon laquelle les investisseurs qui choisissent ces produits sont naturellement portés sur le court terme, souligne Investment Europe. 

SIMPLIFICATION DES RÈGLES

L’engouement envers les FNB pourrait par ailleurs bénéficier d’un changement réglementaire annoncé récemment par la Securities and Exchange Commission (SEC) américaine, rapporte le Globe and Mail. La règle 6c-11 viendra bientôt simplifier l’encadrement des FNB. Elle vise à accélérer le processus de lancement de nouveaux FNB et à réduire les coûts qui y sont associés.

Jusqu’à maintenant, les émetteurs d’un nouveau FNB devaient demander une permission spéciale aux autorités de réglementation pour contourner le Investment Company Act of 1940, qui ne permettait pas les FNB. Ces derniers sont apparus sur les radars il y a environ trente ans. Depuis 1992, la SEC a émis 300 exemptions, qui ont permis la naissance de plus de 2 000 FNB, qui représentent 3,3 billions de dollars américains d’actif net.

« La règle des FNB mettra sur le même pied tous les fournisseurs de FNB et permettra à de nouveaux participants d’entrer par l’entremise d’un processus simplifié », soutient Elisabeth Kashner, directrice de la recherche FNB de FactSet. Le géant BlackRock s’est réjoui de cette mesure et entend étudier avec attention la règle proposée. 

La rédaction