Les fonds de couverture modernisent leurs frais

Par La rédaction | 10 juillet 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Jeu de marelle où les chiffres sont remplacés par des signes de dollar, et des mains d'enfants dessinant avec des craies de couleur.
Photo : lightwise / 123RF

Souvent critiquée pour son manque de transparence, l’industrie des fonds de couverture tente de redorer son blason en abandonnant graduellement ses structures de frais traditionnelles, selon une étude de l’Alternative Investment Management Association (AIMA).

Contrairement aux fonds communs de placement, les fonds de couverture facturent une rémunération au rendement en plus des frais de gestion standards. Le modèle historiquement utilisé dans l’industrie est le « 2 et 20 », c’est-à-dire 2 % de frais de gestion et 20 % de rémunération au rendement prélevé sur l’alpha généré par le fonds, moyennant certains barèmes.

Mais le sondage de AIMA, réalisé auprès de gestionnaires de fonds de couverture ayant un actif sous gestion total de 440 G$ US, montre que l’industrie s’éloigne de plus en plus de cette structure de frais.

Une nouvelle tendance consiste par exemple à fixer des frais de gestion par paliers. À mesure que la firme accroît son actif sous gestion, les investisseurs bénéficient de rabais. Un peu plus du tiers des gestionnaires interrogés (35 %) indiquent offrir de tels rabais à leurs clients.

RÉINVENTER LA RÉMUNÉRATION À LA PERFORMANCE

L’étude d’AIMA soutient que les gestionnaires tentent « d’explorer de nouvelles façons de négocier les frais pour arriver à un meilleur alignement entre les intérêts de la firme et ceux des clients ».

Plus précisément, 92 % des fonds de couverture incluent maintenant un niveau maximal enregistré, qui est en fait la plus haute valeur déjà enregistrée par le fonds. En bas de ce seuil, le gestionnaire ne perçoit pas de rémunération au rendement. Cela évite le versement d’une double rémunération après une période de piètres résultats.

Un peu plus du tiers des fonds de couverture (37 %) incluent également un taux minimal à partir duquel la rémunération au rendement commence à être facturée. Dans 51 % des cas, ce taux est fixe, dans 35 % des cas, il se base sur un indice de marché et dans 14 % des cas il fait l’objet d’une entente préalable entre l’investisseur et le gestionnaire. AIMA estime que cette dernière option se popularisera au cours des prochaines années.

Bien qu’en croissance, les mécanismes de récupération de la rémunération au rendement demeurent rares : seulement 16 % des fonds de couverture en proposent. Grâce à ce mécanisme, les investisseurs peuvent récupérer une partie de la rémunération au rendement préalablement payée à un moment où le fonds performe moins bien.

Finalement, l’étude montre un intérêt grandissant des investisseurs pour les gestionnaires qui leur offrent des rabais sur les frais lorsqu’ils s’engagent à investir dans un fonds sur une longue période.

Les frais de gestion standards, eux, se situent en moyenne à 1,3 %, et à 1,4 % pour les fonds lancés au cours des 12 derniers mois. Le sondage révèle que près de 80 % des gestionnaires sont prêts à réduire les frais de gestion en échange d’une rémunération au rendement plus élevé. La majorité des gestionnaires estiment que le tiers de l’alpha généré par le fonds constitue une rémunération au rendement juste.

De manière plus générale, 75 % des gestionnaires constatent un désir mutuel pour un engagement à plus long terme entre les investisseurs et les firmes de gestion.

« Les intérêts des investisseurs et des gestionnaires ne sont plus uniquement alignés sur des accords de rémunération, soutient le PDG de AIMA, Jack Inglis. Un partenariat basé sur la collaboration et des communications claires permet d’adopter une approche plus personnalisée qui répond aux attentes des investisseurs. »

La rédaction