Les limites des FNB

Par Ronald McKenzie | 26 mai 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les fonds négociés en Bourse (FNB) peuvent remplacer avantageusement certains fonds communs, mais ils ne conviennent pas à tous les investisseurs.

Voilà l’essentiel du message qu’a transmis un panel d’experts réuni récemment à Toronto. Ils sont intervenus dans le cadre d’une conférence éducative sur l’investissement qu’Advisor.ca a couverte.

D’abord, quelques constats. En général, les investisseurs canadiens détiennent trop peu d’actifs étrangers dans leurs portefeuilles, préférant concentrer leurs avoirs dans des titres canadiens. C’est doublement compréhensible, dit Tyler Mordy, directeur de la recherche à la firme Horizons HAHN Investment Steward.

D’une part, les marchés canadiens ont offert des performances étincelantes au cours des dernières années, surclassant facilement la plupart des Bourses étrangères. Pourquoi investirait-on ailleurs? D’autre part, le marché canadien des FNB est relativement limité. On y trouve peu de produits à contenu international, comparativement aux États-Unis où les investisseurs ont accès à toute la panoplie des FNB.

Résultat : les investisseurs canadiens sont largement sous-pondérés en titres étrangers. Par exemple, les caisses de retraite aux États-Unis détiennent de 4 à 6 % de leurs actifs dans les marchés émergents. Pour sa part, l’indice MSCI All-country World Index réserve 15 % de son portefeuille aux titres de ces marchés. Tyler Mordy n’a pas précisé quelle était la pondération internationale de la moyenne des portefeuilles canadiens, mais on devine qu’elle est bien en-dessous de ces pourcentages. Cela l’amène à dire : « Il y a une grande différence entre ce que les investisseurs devraient faire et ce qu’ils font réellement. »

Certes, Tyler Mordy prêche un peu pour sa paroisse, car il offre à sa clientèle des services de placement dans les FNB aux États-Unis et ailleurs sur la planète. D’autres conférenciers ont tenu à mettre en garde les investisseurs contre certains types de FNB.

Par exemple, Alfred Lee, vice-président de FNB BMO, estime que les fonds d’obligations convertibles en actions ne valent pas le détour. « Il arrive que l’univers de ces obligations ne soit pas suffisant pour offrir une bonne diversité. La gestion active est alors plus sensée, car le gestionnaire peut prendre le temps de bien mener ses positions sans être contraint de battre un indice de référence », a-t-il souligné. En outre, comme l’univers des obligations convertibles est étroit, un FNB pourrait être pris pour acheter des titres alors que l’offre est réduite, ce qui risque de provoquer d’importants écarts de prix.

Également, le secteur canadien des ressources ne serait pas propice aux FNB. En effet, pour intégrer de tels titres dans leurs fonds, les gestionnaires de FNB doivent attendre que ces actions aient acquis un certain poids dans l’indice qu’ils cherchent à reproduire. Or, cela peut prendre du temps, assez pour que le gros de la croissance soit derrière elles. Autrement dit, ils achèteraient des titres dont le potentiel est déjà atteint.

Au contraire, les gestionnaires actifs de fonds communs peuvent mettre la main sur des titres de petite capitalisation avant qu’ils ne se mettent à éclore. Ils peuvent alors profiter pleinement de la poussée. « Les gestionnaires actifs n’ont besoin que d’un titre gagnant de ce genre pour propulser le rendement de leurs fonds au-dessus de l’indice de référence », fait remarquer Pat Chiefalo, directeur des dérivés et des produits structurés à Banque Nationale Marchés financiers.

Enfin, il faut se méfier des produits à la mode. Comme les FNB sont en pleine expansion, on en trouve qui pistent à peu près tout. C’est le cas notamment de l’argent, métal dont le cours a explosé en début d’année avant de s’effondrer au cours des dernières semaines. « Ce n’est pas parce qu’on peut investir dans l’argent via des FNB qu’il faut les recommander à vos clients, dit David Munro, analyste à Patrimoine Dundee. Peut-être est-ce un placement valable, mais il doit faire partie d’une stratégie cohérente qui répond aux besoins réels de vos clients. »

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Ronald McKenzie