Les meilleures actions intriguent les analystes

Par La rédaction | 17 mai 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Opérateurs en Bourse analysant des données.
Photo : kasto / 123RF

Les investisseurs aiment bien miser sur les actions qui ont offert les meilleurs rendements dans les douze mois précédents et se délester de celles qui ont le moins bien performé. C’est ce que l’on appelle la « stratégie du momentum ».

Or, cette stratégie donne des résultats inégaux depuis le début de l’année, rapporte Barrons. Le Dow Jones a grimpé de 18 % de janvier à avril, mais les personnes qui ont acheté les meilleurs titres des douze mois précédents de cet indice et vendu les pires ont vu leur rendement décliner de 3 %. Ce n’est pas vraiment le résultat espéré.

REGAIN DE VIGUEUR INATTENDU

Puis, lorsque le marché a connu quelques baisses en mai, les actions de forte progression ont recommencé à mieux performer que les autres. La stratégie du momentum a permis d’engranger un rendement de 2,4 %, alors que les autres indices baissaient de  2,4 %.

Pourtant, l’environnement actuel marqué par des inquiétudes quant à la santé de l’économie américaine et aux tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine n’est pas idéal pour les actions de forte progression. Depuis le début de 2017, ces dernières ont eu tendance à être très corrélées au marché et à suivre ses hauts et ses bas. 

DES PORTEFEUILLES MIEUX ÉQUILIBRÉS

Voilà que depuis quelques mois, cette corrélation s’est inversée, note Sarah McCarthy, stratège quantitative chez Bernstein. Cela tiendrait au panier des actions de forte progression, très différent de ce qu’il était il y a un an. À ce moment, les actions de firmes technologiques étaient très surreprésentées dans ce groupe, devenu depuis beaucoup plus diversifié. 

L’exposition au secteur technologique de l’Invesco S&P 500 Momentum ETF (SPMO), par exemple, a été réduite de moitié, de 36,6 à 17,2 %. À l’inverse, l’exposition aux firmes du secteur des soins de la santé a été doublée, jusqu’à 27,9 %. Les services publics et l’immobilier sont passés de près de zéro à respectivement 11,7 et 7,2 % de la composition du FNB. Cela explique en partie les pertes très modérées de 1,7 % du fonds en mai, malgré le net recul des actions technologiques du S&P 500 (- 5,7 %).

Toutefois, les investisseurs individuels n’auront peut-être pas remarqué la sous-performance des actions de forte progression depuis le début de l’année. Le FNB Invesco Momentum a gagné plus de 17 % pendant les quatre premiers mois de l’année, offrant presque le même rendement que le S&P 500.

UNE STRATÉGIE ATTRAYANTE

Cette évolution pourrait augmenter l’attrait des stratégies de momentum, plus exposées à des secteurs défensifs et dont les actions sont moins fortement corrélées entre elles. Cela réduit le risque de les voir chuter toutes en même temps. 

Il reste toutefois dispendieux d’acquérir ces actions en progression, qui sont très recherchées. L’écart de valorisation entre les actions en forte progression et les actions en faible progression est à son plus haut niveau depuis quinze ans. 

La rédaction