Les placements privés malmènent la Bourse

Par La rédaction | 4 mars 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : Refat Mamutov / 123RF

En quête de rendements plus élevés, les investisseurs institutionnels ont fait le pari depuis déjà de nombreuses années de s’éloigner de la Bourse pour s’exposer davantage aux actifs privés. Une tendance qui pourrait éventuellement s’étendre à l’ensemble des investisseurs.

Les fonds qui investissent dans les sociétés non cotées connaissent une croissance fulgurante. Lors de la conférence SuperReturn, la grande messe annuelle du placement privé et du capital de risque, la semaine dernière à Berlin, les investisseurs présents possédaient un total de 2 000 milliards de dollars américains d’actif prêt à investir en dehors des marchés publics, peut-on lire dans Les Échos.

« Nous sommes en train de remplacer les marchés de capitaux », a déclaré au quotidien français le responsable en Europe de la société d’investissement General Atlantic.

En se tournant vers les marchés privés, les investisseurs peuvent potentiellement obtenir des rendements supérieurs, notamment parce que les sociétés privées affichent une plus forte croissance de leurs bénéfices que les sociétés cotées. Selon Andrea Auerbach, de Cambridge Associates, les revenus des sociétés privées aux États-Unis ont augmenté presque deux fois plus vite que ceux des entreprises cotées à l’indice Russell 2500, qui suit les petites capitalisations américaines.

LES MARCHÉS BOURSIERS PERDENT LA COTE

Depuis 2002, l’actif total investi par la voie de placements privés a crû deux fois plus rapidement que celui investi via les marchés boursiers, selon McKinsey. En effet, la Bourse n’est plus forcément le premier choix des sociétés en croissance qui recherchent des capitaux pour développer leurs activités.

« C’est une vraie tendance de fond. Les sociétés veulent rester privées plus longtemps, explique Simon Marc, responsable des placements privés à Investissements PSP. Les investisseurs à long terme peuvent leur apporter des capitaux à tout moment, dans le cadre d’une gouvernance plus efficace que des actionnaires minoritaires en Bourse. »

Entre 2006 et 2017, le nombre de sociétés cotées sur le marché boursier américain a baissé de 16 %, toujours selon McKinsey. « Il n’y a aucune raison pour que la valeur des entreprises détenues par des fonds privés ne soit pas aussi grosse que la capitalisation boursière des marchés publics », estime Lennart Blecher, dirigeant au fonds d’investissement EQT Partners.

Selon un sondage de BlackRock, plus de la moitié des investisseurs institutionnels entendent réduire leur exposition au marché des actions en 2019, et 47 % envisagent d’augmenter leur répartition en placements privés. Entre 2004 et 2018, les placements privés ont surclassé les actions cotées de 530 points de base, toujours selon BlackRock.

La rédaction