Les prix de l’énergie resteront volatiles

Par La Presse Canadienne | 12 janvier 2023 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
3 minutes de lecture
Pistolet à essence devant des graphiques boursiers.
Photo : bluebay / 123RF

Les prix de l’énergie resteront probablement volatils au premier trimestre de 2023, alors que l’incertitude géopolitique persiste, a indiqué lundi la firme de services de conseils financiers Deloitte.

Des facteurs mondiaux, notamment la guerre en Ukraine et le difficile déconfinement pandémique en Chine, continueront de contribuer à la tension entre l’offre et la demande, selon les prévisions de l’entreprise au sujet des prix de l’énergie, du pétrole et du gaz naturel, publiées lundi.

« Nous nous attendons à ce que la volatilité se poursuive », a affirmé l’auteur du rapport, Andrew Botterill.

Après avoir franchi, plus tôt en 2022, la barre des 100 $ US pour la première fois en près d’une décennie, les cours du pétrole brut ont chuté au cours de la seconde moitié de l’année, pendant que les taux d’intérêt augmentaient, puis se sont brièvement redressés lorsque la Chine a commencé à abandonner sa politique zéro-COVID.

Selon Andrew Botterill, la réouverture de la Chine continuera d’être un centre d’intérêt clé au premier trimestre de 2023, puisque de nombreuses questions restent sans réponse, notamment sur la façon dont ce changement affectera la demande mondiale et sur la possibilité qu’il provoque une crise de l’offre et de la demande.

Parmi les autres facteurs majeurs qui ont eu un impact sur les prix du pétrole se trouvent les réductions de production de l’alliance élargie de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et les mesures visant à plafonner le prix du brut russe, une idée qui, selon Deloitte, pourrait entraîner des perturbations de l’approvisionnement mondial. Les prix du gaz naturel ont pour leur part été influencés par les forces météorologiques régionales et les niveaux de stockage, en particulier en Europe.

La demande mondiale de pétrole et de gaz naturel nord-américain fera probablement grimper les prix et profitera aux sociétés énergétiques canadiennes, a estimé Andrew Botterill.

Il a souligné que les écarts croissants entre les prix du pétrole canadien et américain se poursuivraient probablement en 2023.

Entre-temps, pour le gaz naturel, il a estimé que la grande question serait de savoir quelle quantité sera exportée des États-Unis, et donc de quelle quantité de produits canadiens auront besoin les États-Unis pour répondre à la demande intérieure.

« Des volumes canadiens pourraient être nécessaires pour aider à alimenter l’économie américaine, ce qui se traduirait par des prix plus robustes », a-t-il affirmé.

Même si la manne de la hausse des prix de l’énergie l’année dernière devrait normalement amener les entreprises à augmenter leurs budgets et à investir dans des projets plus importants, en 2023, les entreprises seront probablement déterminées à consolider leurs bilans et à se préparer à une volatilité continue dans un contexte d’incertitude géopolitique persistante et de discours de récession, croit Andrew Botterill.

Cela signifie que les entreprises pourraient se concentrer davantage sur le pilotage et l’élaboration de politiques cette année, avant de faire des investissements de plusieurs milliards de dollars dans des projets à plus long terme, a-t-il poursuivi.

« Elles veulent s’assurer qu’elles ne s’endettent pas trop. »

Et malgré la forte attention portée sur les projets d’énergie durable à plus long terme, Andrew Botterill a estimé que les sociétés énergétiques aborderaient ces investissements avec prudence, non seulement en raison de l’économie, mais aussi en raison de l’incertitude entourant les politiques gouvernementales.

« Nous avons vu différents pays adopter de nombreuses positions différentes sur différentes politiques pour aider à soutenir les investissements de décarbonisation. Mais il y a beaucoup d’imprécision autour de ces politiques et de leur allure, et autour de la façon dont elles vont être déployées dans le secteur », a-t-il noté.

« Nous allons voir (les producteurs) faire des investissements vraiment ciblés sur le pilotage et la compréhension des technologies, et sur la compréhension du risque, et puis elles gagneront une meilleure compréhension des politiques et obtiendront un peu plus de sécurité. »

La Presse Canadienne