Les robots-conseillers boudent les fonds spécialisés

Par La rédaction | 22 mai 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les portefeuilles des robots-conseillers suivent les principaux indices boursiers et rejettent systématiquement les fonds spécialisés en fonction de certains secteurs, relevait récemment le Financial Post.

Jonathan Needham, gestionnaire des ventes nationales de Vanguard Investments Canada explique que les gestionnaires de portefeuilles passifs commencent avec une répartition d’actifs classique de 60 % d’actions et de 40 % de titres à revenu fixe. Ils les scindent également entre le Canada, les États-Unis et le reste du monde.

À partir de ce point, les robots configurent une répartition en fonction du profil de risque des clients, par exemple en augmentant la part de titres à revenu fixe ou en limitant l’exposition internationale. Toutefois, en aucun cas ils ne jouent le jeu de la surpondération stratégique d’un secteur ou d’une région qui pourraient présenter de bons rendements à court terme.

POUR L’INVESTISSEUR PATIENT

Selon James Gauthier, directeur en chef des investissement à Justwealth Financial, les plateformes en ligne ne sont tout simplement pas destinées à ceux qui scrutent les marchés sur une base mensuelle ou même annuelle. Ce sont des outils pour les investissements à long terme.

En ce sens, ce qui viendra modifier la répartition des actifs ne sera pas la stratégie, mais plutôt des événements de la vie qui changent le profil de risque ou les objectifs d’investissement, tels un divorce, un héritage ou une maladie grave.

« Si vous me disiez que vous voulez un haut rendement, plutôt que spécifiquement investir dans les technologies ou les produits de base, je pourrais vous offrir un de nos portefeuilles axés sur la croissance, explique James Gauthier. Mais nous ne serons pas spécifiques quant aux secteurs. »

DES FONDS TROP COÛTEUX

Le coût des fonds spécialisés serait la principale raison pour laquelle les robots-conseillers les évitent. Les faibles frais sont au cœur du modèle d’affaires de ces plateformes. « Combiner la spéculation et des coûts plus élevés ne correspond pas bien à une stratégie d’investissement à long terme », ajoute James Gauthier.

Il explique que lorsqu’il structure un portefeuille de fonds négociés en Bourse (FNB), il commence par définir son objectif. Il regarde ensuite les prévisions de douzaines de catégories d’actifs et détermine la juste répartition en fonction de la géographie, de la proportion de dette par rapport aux actions, et de rendement obligataire par rapport à l’appréciation du capital.

Lorsqu’il a établit une répartition qui répond au profil de risque d’un portefeuille, il choisit les FNB appropriés pour son modèle. Son objectif est de repérer les FNB qui répliquent le mieux les indices requis, en permettant un maximum de liquidité et des coûts minimaux.

Il cherche aussi à éviter d’être trop exposé à une seule entreprise, notamment lorsque celle-ci représente une part importante d’un indice. Il donne l’exemple de Nortel, qui représentait 30 % du S&P/TSX composé avant de s’effondrer, entraînant le reste du secteur avec lui.

CINQ À DIX OPTIONS

En général, les robots-conseillers offrent cinq à dix options de portefeuilles. Justwealth compte cinq familles de fonds, lesquelles peuvent être personnalisées pour créer 65 portefeuilles différents. Un portefeuille compte entre quatre et huit FNB. Les portefeuilles limités à quatre FNB sont toutefois réservés aux très petits investisseurs. Ils offrent le potentiel d’un plus fort rendement, mais sont aussi plus volatiles et offrent moins d’exposition aux régions émergentes.

Du côté de Weatlhsimple, on offre d’abord aux clients le choix entre des investissements socialement responsable ou « traditionnels ». On détermine ensuite le profil de risque du client, avant de lui assigner l’un des dix portefeuilles allant de très prudent à très audacieux.

Un portefeuille typique comprendra de sept à dix FNB canadiens, américains, internationaux et émergents, de même que des fonds publics et d’entreprises.

Les robots-conseillers sont donc des outils pour les investisseurs patients, plutôt que pour les cowboys du marché.

La rédaction