L’univers complexe des frais

Par La rédaction | 8 avril 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : Jerome Cid / 123RF

Dans un récent article du Financial Post, le chroniqueur Tom Bradley présente un portrait nuancé de l’évolution des frais dans l’industrie du placement.

Il rappelle d’abord l’incidence réelle des frais sur les rendements des investisseurs, en particulier dans un univers où les taux d’intérêt naviguent entre 1 et 3 %. Un investissement de 100 000 dollars qui produit un rendement brut de 6 % en vingt ans donnera 265 000 dollars si les frais s’élèvent à 1 %, mais seulement 220 000 dollars si ceux-ci atteignent 2 %. 

Toutefois, si le discours ambiant fait une large part aux récentes baisses de frais, la réalité est plus complexe. Certains frais diminuent bel et bien, mais d’autres augmentent. 

LES PRODUITS

L’émergence des fonds négociés en Bourse (FNB) offre de nombreuses options de produits financiers peu coûteux, particulièrement utiles pour ceux qui souhaitent acheter des obligations à faible prix. Le ratio des frais de gestion peut être aussi bas qu’un dixième de 1 % sur des fonds indexés sur les grands marchés (S&P/TSX, S&P 500). 

Du côté des fonds communs de placement, les frais ont commencé à diminuer sur certains produits, mais cela profite surtout aux plus gros clients, lesquels bénéficient de structures de prix « premium ». Cela dit, les fonds qui facturent les plus bas frais tendent à attirer une plus grande partie des nouveaux investissements. 

Des produits nouveau genre, tels les fonds non traditionnels liquides, apparaissent toutefois avec des prix beaucoup plus élevés. Ils facturent des frais de base plus des frais de performance, le gestionnaire pouvant recevoir jusqu’à 20 % du rendement. Le coût des fonds distincts demeure aussi très élevé. 

LA DISTRIBUTION

Selon Tom Bradley, s’il est vrai que les options peu coûteuses abondent du côté de la distribution, les investisseurs à la recherche de services personnalisés et de conseils, eux, paient plus que jamais.

Ceux qui veulent investir par eux-mêmes peuvent bénéficier de la guerre des prix que se livrent les courtiers à escompte, lesquels offrent de plus en plus d’outils et de formations en ligne.

Dans les services plus haut de gamme, les commissions tendent à céder le pas à des frais annuels alignés sur les actifs. Cela réduit le risque de conflit d’intérêts, puisque le conseiller n’a plus à effectuer d’opérations boursières pour être payé. Cela aide aussi ces clients à accéder à des produits comme les FNB. 

Toutefois, selon Tom Bradley, les clients paient plus cher qu’avant pour un service comparable, puisque les frais annuels sont généralement plus élevés que les anciennes commissions sur les transactions et les commissions de suivi.

LE RÔLE DE L’INVESTISSEUR

Cela sans compter d’autres coûts, comme les frais de transfert et d’administration et l’impôt sur les comptes non enregistrés. Cependant, la plus grande perte de rendement ne provient pas, toujours selon M. Bradley, de tous ces coûts, mais plutôt des habitudes et du comportement des investisseurs eux-mêmes. Ne pas avoir de plan ou d’objectif de répartition d’actif peut coûter cher, tout comme le fait de trop attendre pour investir ou de multiplier les achats et ventes de titres. 

Ainsi, si l’industrie a du chemin à faire pour diminuer le coût de l’investissement, les épargnants devraient eux aussi faire leurs devoirs en agissant sur ce qu’ils contrôlent : les montants investis et la stratégie d’investissement.

La rédaction