Lutter contre le cancer par l’investissement

Par La rédaction | 12 Décembre 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : Alexander Korzh / 123RF

Les philanthropes peuvent désormais avoir des répercussions concrètes sur la santé des personnes atteintes du cancer grâce à une nouvelle démarche de placement. L’investissement à retombées sociales, aussi appelé « investissement d’impact » peut en effet aider au développement, à l’approbation et à la commercialisation de nouveaux traitements.

L’investissement à retombées sociales regroupe les investissements réalisés dans des entreprises, des organisations et des fonds dans le but de générer des répercussions sociales et environnementales mesurables et bénéfiques ainsi qu’un rendement financier, explique le Global Impact Investing Network.

Ce type d’investissement basé sur les résultats arrive pile au moment où la médecine de précision, c’est-à-dire l’application d’un traitement adapté aux caractéristiques de la tumeur du patient, et l’immunothérapie réalisent des progrès importants. Ces deux types de traitement combinés pourraient mener à la guérison de nombreux cancers.

« Nous pensons qu’ils peuvent potentiellement accélérer de façon spectaculaire le rythme auquel de plus en plus de cancers sont guéris ou deviennent chroniques plutôt que mortels », peut-on lire dans un article du Harvard Business Review.

Ces avancées médicales pourraient ainsi être financées par « la philanthropie de risque », soit le fait qu’un donateur investisse personnellement dans une cause qui lui tient à cœur. Dans cette optique, la recherche et le développement d’un médicament se concentrent sur une maladie précise et sont financés par une fondation consacrée à cette affection particulière.

UN EXEMPLE CONCRET

Par exemple, Vertex Pharmaceuticals a pu améliorer et tester des médicaments qui permettent à la majorité des patients atteints de fibrose kystique de vivre sans symptôme grâce aux dons de la Cystic Fibrosis Foundation.

Comme il s’agit d’une maladie relativement rare, les sociétés pharmaceutiques ne voulaient pas nécessairement investir dans le développement d’un traitement. La fondation a donc recueilli elle-même plus de 200 M$ spécifiquement destinés à la philanthropie de risque pour soutenir la création d’un médicament et les essais cliniques.

Cette démarche d’investissement offre de belles occasions dans le domaine du cancer. Des sommes importantes sont nécessaires pour lutter contre les causes sous-jacentes de chaque type de la maladie. Les philanthropes pourraient faire une grande différence en s’attaquant à un type particulier de cancer, notamment ceux qui sont moins courants, pour lesquels aucun traitement n’existe encore. Cela leur permettrait de savoir précisément où leur argent est utilisé et quel effet ont leurs dons.

PAS QU’UN DON

Si la philanthropie représente un moyen d’investir à grande échelle dans un cancer en particulier, il existe également de grands fonds d’investissement consacrés à la lutte à une gamme plus large de cancers. Ces derniers pourraient non seulement aider à trouver des remèdes, mais également générer des rendements plus prévisibles pour les investisseurs, indique Andrew Lo, professeur de finance au MIT.

Par exemple, le UBS Oncology Impact Fund a levé 471 millions de dollars américains en 2016 en investissant dans des entreprises qui pouvaient « accélérer le développement de nouveaux traitements ». Les investisseurs, principalement en gestion privée, devaient injecter un minimum de 500 000 $US.

La rédaction