Pourquoi certains dédaignent l’IR?

Par La rédaction | 25 septembre 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : Luis Molinero Martnez / 123RF

Bien que l’investissement durable intéresse toujours plus d’investisseurs, de nombreux intermédiaires le déconseillent encore. Ce dédain face à ces fonds est dû principalement à trois mythes qui persistent encore dans le milieu financier.

Les consultants et conseillers en services financiers sont encore réticents face à l’investissement durable, pour trois raisons, révèle un récent article de Morningstar.

1) CE TYPE D’INVESTISSEMENT CONDUIT AU SOUS-CLASSEMENT

Ce mythe s’appuie sur le fait que lorsque l’on réduit un univers de placement pour des raisons non financières, il est possible de se sous-classer. En investissement durable, ce mythe est encore très présent, car, à l’époque, il était commun d’exclure les fabricants de tabac des fonds socialement responsable, alors qu’à ce moment-là les actions de tabac marchaient très bien.

Cependant, si exclure les compagnies de tabac a pu contribuer au sous-classement dans les années 90 et les dix années qui ont suivi, il est difficile de soutenir ce point aujourd’hui. Effectivement, alors que l’indice MSCI tabac a gagné un pourcentage annualisé de 8,6 % pour les dix ans qui se sont terminés le 31 août, l’Indice MSCI Monde a, quant à lui, gagné 9,2 %.

De plus, tous les fonds durables ne fonctionnent pas par exclusion. Si beaucoup y ont encore recours, la plupart tentent principalement d’intégrer des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance d’entreprise (ESG) à leur processus de placement.

De plus, la majorité des études universitaires qui ont analysé les rendements de ce type de portefeuilles n’ont pas trouvé que ceux-ci étaient pénalisés, au contraire. Toutefois, toutes les stratégies durables ne se valent pas. Il est donc nécessaire que les investisseurs évaluent et sélectionnent les fonds qui les intéressent.

2) DES FRAIS ÉLEVÉS

Certains affirment encore que les fonds d’investissement socialement responsable (ISR) sont particulièrement chers. Ce mythe provient de l’époque où ils étaient administrés par de petits gestionnaires de portefeuille. Les ratios de frais de gestion de ces fonds sont en réalité bien répartis entre faibles et élevés, constate Morningstar.

De plus, le ratio de frais des fonds négociés en Bourse (FNB) durables sont en baisse prolongée. Il y a trois ans, les deux FNB diversifiés ESG coûtaient 50 points de base, mais aujourd’hui presque tous les FNB de ce type, soit une quarantaine, ont des ratios de frais bien moins élevés. Treize d’entre eux feraient ainsi payer entre 9 et 20 points de base.

3) UN MANQUE DE CHOIX

Si cela était peut-être vrai à l’époque, ça ne l’est évidemment plus aujourd’hui. Selon Morningstar, au milieu de 2019, il existait 279 fonds durables à capital variable et cotés en Bourse à la disposition des investisseurs américains. Depuis, 247 fonds ont ajouté les critères ESG à leur prospectus. Les gestionnaires peuvent donc choisir parmi plus de 500 fonds pour construire des portefeuilles diversifiés d’actions et d’obligations.

En résumé, les fonds durables ne se sous-classent pas, ne sont pas trop chers et offrent un grand choix pour construire des portefeuilles diversifiés, alors pourquoi ne pas en proposer à vos clients?

La rédaction