Revenir après le rebond

Par La rédaction | 23 juillet 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Homme d'affaires se tenant sur une route déserte, fixant l'horizon.
Aleksandr Khakimullin / 123RF

Les investisseurs qui ont fui les marchés en pleine pandémie devraient-ils revenir vers la Bourse maintenant?

La réponse ne fait aucun doute pour Kevin Headland, stratège d’investissement principal, Stratégie des marchés des capitaux à Manuvie. Conseiller a recueilli ses propos.

NE PAS ATTENDRE

« Ce n’est pas rare que des investisseurs capitulent quand le marché est bas, observe M. Headland. Mais les investisseurs ne devraient pas attendre un nouveau recul pour rentrer dans les marchés. »

Après avoir retiré leurs actifs quand les prix étaient au plus bas, ces investisseurs ne devraient pas commettre une nouvelle erreur en attendant « le moment parfait » pour revenir, assure-t-il, « même si le TSX et d’autres marchés ont récupéré la plupart de leurs pertes ».

Cette erreur serait la même que celle commise par des investisseurs en 2009, qui avaient abandonné les marchés après la débâcle de la crise financière. « Ils ont manqué le début d’un des plus grands marchés haussiers de l’histoire », rappelle Kevin Headland.

LE RÔLE DES CONSEILLERS

Mais quand on a fui au plus vite, le mieux est peut-être de revenir prudemment en procédant à des achats périodiques, car « la tendance du marché à venir est haussière », souligne le stratège.

Et malgré la volatilité encore bien présente sur les marchés d’actions, les investisseurs ont la possibilité de s’en protéger en s’intéressant aux titres à revenu fixe, pour équilibrer leur portefeuille avec un risque moindre.

Afin de préparer ce retour des investisseurs vers les marchés, les conseillers ont un grand rôle à jouer pour trouver les titres pertinents pour chaque client, estime M. Headland. « La plupart des investisseurs ne comprennent pas bien les obligations », observe-t-il, en ajoutant que si les obligations gouvernementales des pays industrialisés offrent de faibles rendements, il ne faut pas négliger d’autres occasions.

Le stratège suggère notamment de s’intéresser aux obligations souveraines de pays émergents. Souvent perçue comme étant à risque, cette catégorie de titres à revenu fixe est bien plus complexe qu’on peut le penser. « Oui, l’obligation gouvernementale de l’Indonésie paie 7 % de rendement sur dix ans. C’est intéressant, mais on doit étudier le risque réel que le gouvernement indonésien fasse un défaut sur le paiement de ses obligations », illustre Kevin Headland.

D’autres occasions sont à saisir dans les obligations de sociétés à haut rendement. « L’investisseur moyen pense que les obligations à haut rendement sont forcément pourries… ce n’est pas le cas, dit-il. Il peut y avoir des faillites, mais il y a aussi de nombreuses compagnies qui émettent des obligations avec un bon rendement, supérieur aux obligations gouvernementales, et qui sont fiables. »

La difficulté est de parvenir à distinguer ces émetteurs prometteurs de ceux qui feront défaut. C’est aux conseillers et aux gestionnaires d’actif de mener les recherches nécessaires pour opérer cette distinction, souligne Kevin Headland, qui rappelle l’importance de rester concentré sur les objectifs de l’investisseur.

La rédaction