Revenu fixe 101

Par La rédaction | 7 janvier 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Jeune garçon assis au pupitre du professeur.
Photo : yuryimaging / 123RF

Les titres à revenu fixe sont une composante centrale de tout bon portefeuille de placement, et ils se déclinent en une multitude de formes. Pour commencer 2019 du bon pied, voici un petit guide pour vous y retrouver dans les méandres du marché obligataire.

Les titres à revenu fixe sont des emprunts contractés par un émetteur. Celui-ci s’engage à rembourser le capital à l’échéance du prêt et à verser des intérêts à fréquence déterminée (généralement semestriellement au Canada) durant toute la durée de détention du titre. En ce sens, ces outils de placement versent un « revenu fixe » à l’investisseur. Comme la majorité des obligations sont négociables sur le marché secondaire, elles peuvent également générer des gains ou des pertes en capital lorsqu’elles sont vendues avant leur échéance.

Si le fonctionnement de base est le même pour tous les titres à revenu fixe, certaines caractéristiques peuvent varier en fonction des types d’obligations. En voici une sélection.

OBLIGATIONS NÉGOCIABLES DU GOUVERNEMENT DU CANADA

Le gouvernement fédéral est le plus grand émetteur d’obligations au pays. Leur échéance varie de un an à plus de dix ans.

BONS DU TRÉSOR

Les obligations de courte durée (un an et moins) émises par le gouvernement du Canada sont appelées bons du Trésor. Il s’agit des outils d’investissement considérés comme les plus sécuritaires au pays. En conséquence, leur rendement est faible. Techniquement, les bons du Trésor ne versent pas d’intérêt comme les obligations à plus longue échéance. Ils sont plutôt émis en-dessous de leur valeur réelle (valeur nominale), puis remboursés à leur valeur réelle à l’échéance, qui est généralement de 3, 6 ou 12 mois.

OBLIGATIONS À RENDEMENT RÉEL

Également émises par le gouvernement du Canada, les obligations à rendement réel offrent une protection supplémentaire : les paiements d’intérêts et le remboursement du capital de ces titres sont rajustés pour tenir compte de l’inflation.

OBLIGATIONS PROVINCIALES

Tout comme le gouvernement fédéral, les provinces émettent leurs propres obligations sur le marché pour se financer. Puisque la cote de solvabilité des provinces est moins élevée que celle du gouvernement du Canada, leurs obligations sont considérées un peu plus risquées. En conséquence, les intérêts qu’elles versent sont légèrement plus élevés.

OBLIGATIONS GARANTIES

Certains organismes constitués par les provinces, comme les sociétés d’État, peuvent elles aussi émettre des titres obligataires. Les obligations garanties tirent leur nom du fait que le gouvernement provincial se porte garant de leur remboursement auprès des investisseurs.

OBLIGATIONS MUNICIPALES

Pour obtenir des capitaux, les municipalités émettent elles aussi des titres obligataires, particulièrement des obligations échéant en série. Ainsi, une partie de l’émission vient à échéance chaque année.

OBLIGATIONS HYPOTHÉCAIRES DE PREMIER RANG

Les sociétés ont la possibilité d’émettre une large sélection de titres à revenu fixe. Tous ne donnent cependant pas droit au même accès sur l’actif. Les obligations de premier rang sont la plupart du temps garanties par des immeubles ou des terrains. En cas de défaut de paiement de l’émetteur, les investisseurs qui détiennent ces titres auront un accès prioritaire sur l’actif. En ce sens, les obligations hypothécaires de premier rang sont réputées les titres les plus sûrs émis par une société.

DÉBENTURES SUBORDONNÉES

Contrairement aux obligations, les débentures ne sont pas garanties par des actifs tangibles, mais plutôt par un droit résiduel sur l’actif ou simplement par la réputation de crédit de l’émetteur. Puisqu’elles prennent rang après d’autres titres émis par une société, les obligations hypothécaires par exemple, elles sont dites « subordonnées ».

OBLIGATIONS À COUPONS DÉTACHÉS

Lorsqu’il achète un bloc d’obligations, un courtier peut décider de séparer la composante paiement d’intérêt (coupon) du capital (certificat, ou titre résiduel sous-jacent). Les deux composantes sont négociées indépendamment à des prix largement inférieurs à leur valeur nominale. L’acheteur d’une telle obligation ne reçoit aucun paiement d’intérêt. Son rendement proviendra plutôt du gain qu’il obtiendra lors du remboursement du titre à l’échéance, puisqu’il a initialement acheté le titre à escompte.

OBLIGATIONS RACHETABLES OU REMBOURSABLES PAR ANTICIPATION

Pour se garder la possibilité de rembourser une émission obligataire avant l’échéance, certains émetteurs vont opter pour des obligations rachetables ou remboursables par anticipation. Une clause de rachat prévoit que l’émetteur de l’obligation peut procéder au rachat du titre, à certaines dates prédéterminées, à un prix précis. Pour « dédommager » l’investisseur, le prix de rachat est généralement fixé au-dessus de la valeur nominale du titre.

OBLIGATIONS À ÉCHÉANCE PROROGEABLE ET ENCAISSABLES PAR ANTICIPATION

Certaines obligations offrent la possibilité à l’investisseur d’en prolonger l’échéance. Un droit de prorogation permet donc de convertir une obligation à court terme en une obligation à long terme. À l’inverse, une obligation encaissable par anticipation peut, comme son nom l’indique, être remboursée à l’investisseur avant l’échéance. Ce dernier doit toutefois manifester son intérêt de prolonger ou de raccourcir l’échéance du titre qu’il détient lors d’une période bien précise appelée la période d’option. Celle-ci peut s’étendre de quelques jours à plus de six mois.

OBLIGATIONS ET DÉBENTURES CONVERTIBLES

Les sociétés émettent parfois des obligations et des débentures convertibles qui permettent aux détenteurs de convertir leur titre obligataire en action ordinaire. En achetant une telle obligation, l’investisseur est assuré d’obtenir un prix déterminé pour les actions ordinaires de la société (prix de conversion) lorsqu’il se prévaudra de son droit. Les conditions d’une telle conversion sont prédéterminées.

OBLIGATIONS À RENDEMENT ÉLEVÉ

Les obligations à rendement élevé sont émises par des sociétés ayant une cote de crédit inférieur à BBB-, telle qu’établie par S&P et Moody’s. Le risque de défaut de paiement de ces émetteurs étant plus élevé, ils versent des intérêts supérieurs pour dédommager les investisseurs qui prennent davantage de risque.

ACCEPTATIONS BANCAIRES

Ces titres à revenu fixe de très courte durée (généralement de 30 à 90 jours) sont émis par des sociétés et sont assortis de la garantie d’une grande banque à charte. Elles offrent généralement un rendement supérieur aux bons du Trésor.

PAPIER COMMERCIAL

Le papier commercial est un autre type de titre de créance de courte échéance. Il s’agit d’un billet non garanti émis par une société, ou encore d’un titre adossé à un bloc d’actifs financiers. Les papiers commerciaux sont évalués par les agences de notation en fonction de la capacité de l’émetteur à honorer ses engagements à court terme. Tout comme les acceptations bancaires, elles génèrent un rendement plus élevé que les bons du Trésor.

CERTIFICATS DE PLACEMENT GARANTI (CPG)

Émis par une société de fiducie, comme une banque, les CPG sont des produits financiers dont le remboursement du capital et le paiement des intérêts sont garantis. Les CPG d’une durée de cinq ans ou moins sont garantis par la Société d’assurance-dépôts du Canada (SADC) jusqu’à concurrence de 100 000 $. Certains CPG sont remboursables avant la date d’échéance, mais ils portent un intérêt moins élevé.

La rédaction