Spéculer sur les monnaies, une pratique à haut risque

Par La rédaction | 7 Décembre 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Deux personnages les mains sur les yeux, se dirigeant vers un précipice.
Photo : alekseiveprev / 123RF

Selon les courtiers en ligne et les travaux de chercheurs, entre les deux tiers et les trois quarts des particuliers qui spéculent sur les devises en ressortent mal en point, rapportent Les Echos.

Ceux-ci perdent en effet « bien plus d’argent » dans leurs opérations perdantes qu’ils n’en gagnent dans les transactions qu’ils réussissent. En outre, ils ne diversifient pas assez leurs activités et misent trop sur quelques « gros coups », estime le quotidien économique français.

En Europe, plus de 76 % des personnes qui s’y risquent y laisseraient une partie, voire la totalité de leur investissement. D’après les données colligées par le site Finance Magnates à partir d’un échantillon de 30 courtiers en ligne, la proportion de perdants serait comprise entre 64 % et 86 %.

EXCÈS DE CONFIANCE ET ÉMOTIONS MAL GÉRÉES

Outre le fait qu’ils perdent globalement (beaucoup) plus d’argent qu’ils n’en gagnent et qu’ils ne diversifient pas assez leurs opérations, les particuliers qui se lancent dans l’aventure éprouvent souvent de la difficulté à gérer leurs émotions et ont tendance à pécher par excès de confiance, expliquent Les Echos. Sans compter que plusieurs s’endettent pour spéculer sur des montants toujours plus importants, espérant ainsi se « refaire » comme au casino.

Sur les forums spécialisés, certains observateurs mettent d’ailleurs en garde les novices par rapport à la « règle des 90/90/90 » en rappelant que 90 % des nouveaux spéculateurs perdent 90 % de leurs placements en l’espace de 90 jours…

Autre ennemi du spéculateur individuel sur les monnaies : le téléphone intelligent et les objets connectés en général. « Ils nous enlèvent notre capacité à nous concentrer et réduisent notre “bande passante mentale”. Nous y sommes constamment distraits par l’arrivée de nouvelles informations, ce qui diminue la capacité à prendre de bonnes décisions financières », analyse Shlomo Benartzi, spécialiste en finance comportementale, dans un point de vue publié en octobre dans le Wall Street Journal.

IMITER LES « VRAIS » TRADERS EST UN LEURRE

« Sur les téléphones intelligents, les gens lisent plus vite les informations sans bien les analyser, et ils répondront moins bien à un même test de culture financière sur un mobile que sur une feuille de papier », ajoute l’expert.

Les Echos signalent par ailleurs que certains courtiers proposent aux apprentis traders d’améliorer leurs performances en leur permettant, bien entendu moyennant finance, d’« imiter » les mouvements des professionnels du milieu qui obtiennent les meilleurs résultats. Le problème, souligne le journal, c’est que des travaux démontrent que ce mode de fonctionnement entraîne une prise de risques excessive qui finit par se retourner contre les « imitateurs ».

La rédaction