Un pavé dans la mare des fonds de couverture

14 juillet 2006 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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(14-07-2006)Une semaine après que Man Investments, ce géant britannique des fonds de couverture, eût annoncé l’implantation d’une filiale au pays, voici qu’une étude indépendante prétend que ces fonds ont peu d’impact sur la performance d’un portefeuille de placement.

L’auteur de l’étude, Andrew Teasdale, président de Tamris Consultancy, de Toronto, a passé au crible les articles académiques portant sur ce sujet et a consulté les bases de données des hedge funds américains, qui représentent le gros de cette industrie dont l’actif est estimé à 1500 milliards de dollars américains.

Résultat : les fonds de couverture tendent, à terme, à produire des rendements similaires à ceux des instruments de placement traditionnels.

Andrew Teasdale reconnaît que les fonds de couverture ont surclassé les grands indices boursiers. De 1991 à 1994, par exemple, ils ont facilement battu le S&P 500. Mais en scrutant de près leurs rendements, Teasdale a constaté qu’ils s’apparentaient à ceux des fonds mondiaux d’actions à petite capitalisation et des fonds de pays émergents. Un investisseur discipliné qui aurait possédé un portefeuille bien diversifié mondialement s’en serait aussi bien tiré, dit-il.

L’un des grands défis auxquels doit faire face l’industrie des fonds de couverture est l’ampleur de sa taille. Andrew Teasdale pose l’hypothèse que si les fonds de couverture utilisent un effet de levier qui multiplie par trois ou quatre son actif sous gestion, cette industrie contrôlerait quelque 6000 milliards de dollars, soit 20 % de la capitalisation boursière mondiale. Cela est considérable.

Pour croître davantage, dit-il, les fonds de couverture doivent solliciter une clientèle composée de petits investisseurs qu’ils séduisent à l’aide d’instruments largement diversifiés à risque réduit, tels que les fonds de fonds de couverture. Or, au cours des dernières années, ces produits standardisés ont généré des rendements inférieurs à ceux des obligations. Andrew Teasdale fait remarquer que les «fonds de fonds» sont difficiles à intégrer dans un portefeuille de placement puisqu’ils se comportent comme des portefeuilles en soi.

Il conclut qu’un portefeuille traditionnel correctement équilibré devrait rapporter autant que des fonds de couverture, à meilleur coût et sans le risque supérieur que représentent les investissements alternatifs, y compris une faible liquidité.

Qui plus est, les investisseurs individuels, même fortunés, n’ont pas accès aux meilleurs gestionnaires de fonds de couverture. Ces derniers, note-t-il, ne recherchent que des clients institutionnels.