C’est un fait : les femmes ont plus de difficulté que les hommes à épargner et à investir pour un avenir sûr. Voici quelques raisons :
• Salaire moins élevé. Le salaire des travailleuses demeure inférieur à celui de leurs collègues masculins. Au Canada, pour chaque dollar gagné par un homme, une femme gagne 87 cents1. Et plus les revenus sont bas, moins l’épargne est importante.
• Davantage d’absences du marché du travail. Les femmes sont plus susceptibles de s’absenter du travail pour prendre soin d’un enfant ou d’un proche. Une étude révèle que les hommes passent environ 38 années sur le marché du travail, contre 28 chez les Ce sont dix années sans revenu. Cela réduit bien sûr la capacité des femmes à épargner en vue de leur retraite2.
• Épargne moins importante. Un revenu et un nombre d’années actives moins élevés se traduisent par une épargne moins importante. Par exemple, les données sur les régimes collectifs d’épargne gérés par la Sun Life (qui a la plus importante base de données canadienne sur ce type de régime) indiquent que le solde moyen des comptes des hommes est de 40 à 45 % supérieur à celui des femmes3.
Par conséquent, à la retraite, le taux de pauvreté est plus élevé chez les femmes célibataires que chez les hommes célibataires. Les aînées célibataires sont plus susceptibles de recevoir des prestations au titre du Supplément de revenu garanti (44 à 48 %, contre 31 à 37 % chez les hommes)4.
Changer le monde, une Cliente à la fois
Comme conseiller, vous ne pouvez pas régler des enjeux sociaux comme l’écart salarial entre les sexes et les besoins en matière de soins. Vous pouvez toutefois guider les Clientes vers une retraite plus sûre.
Voyez cela comme une évolution, et non une révolution. Utilisez les renseignements que vous avez comme point de départ. Étudiez votre clientèle et examinez le taux d’épargne et la répartition de l’actif de vos Clientes. Y a-t-il une différence avec les hommes? Existe-t-il un écart dans le taux d’épargne ou le montant épargné? La répartition de l’actif des Clientes favorise-t-elle une croissance à long terme?
Des écarts peuvent exister, en particulier sur le plan de la répartition de l’actif. Une récente étude menée par l’Université de Waterloo a permis de tirer les conclusions suivantes :
«Les femmes optent généralement pour des portefeuilles moins risqués, alors que les hommes se tournent vers des placements à risque élevé pouvant générer des rendements supérieurs et un actif plus important5.»
Tout comme les hommes, les femmes doivent avoir des connaissances et des outils pour prendre des décisions financières avisées. Leurs placements doivent afficher un potentiel de croissance suffisant pour générer des rendements adéquats à long terme.
Bien des femmes au pays n’ont pas confiance en leurs connaissances financières :
- 46 % des femmes disent que leurs connaissances ne sont pas suffisantes pour déterminer le revenu de retraite dont elles auront besoin, comparativement à 36,5 % des hommes;
- 35 % des femmes affirment qu’elles n’en savent pas assez pour être en mesure de choisir des placements, par rapport à 26 % des hommes;
- 32 % des femmes disent qu’elles n’ont pas suffisamment de connaissances sur les régimes publics (par exemple le RRQ/RPC et la SV), comparativement à 24 % des hommes6.
De plus, une analyse de Statistique Canada sur la littératie financière a révélé un écart similaire entre les sexes. Une tendance intéressante a aussi été observée : de nombreux Canadiens sont généralement confiants à l’égard de leurs connaissances financières, mais surestiment leurs connaissances réelles.
Par exemple, parmi ceux qui se considéraient comme étant bien informés, environ un homme sur quatre et une femme sur trois ont eu une note de 50 % ou moins au test de 14 questions. En revanche, environ une personne sur quatre qui disait manquer de confiance en ses connaissances financières (à la fois chez les hommes et les femmes) sous-estimait sa littératie financière, ayant obtenu une note égale ou supérieure à 79 %7.
Il ne faut donc pas confondre manque de confiance et manque de connaissances. Les Clientes ont peut-être les connaissances financières nécessaires pour prendre de bonnes décisions de placement, mais leur manque d’assurance les empêche de passer à l’action.
Si vous constatez un tel écart dans votre clientèle, en particulier concernant la répartition de l’actif, passez à l’action! Commencez par informer les Clientes sur les finances (au besoin). Vous pouvez aussi les encourager à tirer parti de ces connaissances pour aller de l’avant. Cela permettra de réduire l’écart entre les sexes en matière de placement et d’améliorer le taux d’épargne.
D’autres Clientes pourraient avoir besoin de renseignements sur les avantages et l’importance des placements axés sur la croissance. L’important est d’optimiser le revenu de retraite des femmes, une Cliente à la fois.
Consolidez vos relations
Distinguer les habitudes et les comportements des femmes et des hommes quant à l’épargne-retraite est plus important que jamais pour les conseillers. Cela s’applique particulièrement aux Clientes, puisque leur taux de satisfaction est faible. Environ 80 % des femmes quittent leur conseiller dans un délai de 18 mois après être devenues veuves. C’est souvent parce qu’elles estiment que leur conseiller n’a pas pris le temps de tisser des liens avec elles8.
Vous pouvez cerner les écarts entre les sexes en matière de placement. Vous pouvez aussi aider les Clients à comprendre l’importance de la croissance à long terme de leur portefeuille. Vous consoliderez ainsi vos relations avec eux, pour qu’ils deviennent des Clients pour la vie.
N’hésitez pas à partager l’article Les femmes et l’argent : une histoire en transition afin d’initier une conversation sur les finances avec les Clientes.
Pour en savoir plus :
- Les femmes et l’argent : sondage, résultats et conseils
- Vos clientes risquent-elles de vous quitter?
- Le point de vue des femmes sur la planification de la retraite
1 Statistique Canada, L’écart salarial entre les sexes en 2018.
2 Diane Garnick, Gender Retirement Gap, 2016.
3 Financière Sun Life, Objectif épargne, 2016.
4 Institut Broadbent, La condition économique des personnes âgées, 2016.
5 Curtis, Rybczynski, Are Female Baby Boomers Ready for Retirement?, Université de Waterloo, 2015.
6 Financière Sun Life, Attention à l’écart entre les hommes et les femmes en matière de retraite, 2015.
7 Statistique Canada, Les connaissances financières des Canadiens : différences selon le sexe, 2016.
8 Deanne Gage, Suddenly Widowed, FORUM Magazine, novembre/décembre 2012. http://www.advocis.ca/forum/fmarchives12/fm-novdec12/novdec12-widowed.html