Revue de presse – À quel âge cesserez-vous de travailler?

Par La rédaction | 27 avril 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
4 minutes de lecture

Selon un récent sondage national mené pour la banque en ligne Tangerine auprès de 1007 travailleurs âgés de 18 ans ou plus, près de la moitié des Canadiens encore actifs craignent de ne jamais être en mesure de vivre la retraite de leurs rêves; environ un sur cinq envisage même de devoir travailler après 70 ans.

D’après une étude publiée en 2011, l’Institut de la statistique du Québec estimait déjà que plus de 40 % des 50 ans ou plus prévoyaient travailler à temps partiel une fois retraités. Les raisons invoquées étaient avant tout d’ordre économique : crainte de voir leur épargne-retraite s’épuiser de leur vivant ou de manquer un jour d’argent pour couvrir leurs frais médicaux, notamment. « Manifestement, le rêve de la retraite à 55 ans est de moins en moins présent dans l’esprit des 25-44 ans », commentait alors Jocelyne Houle-LeSarge, présidente de l’organisme Question Retraite, créé en 2003 à l’initiative de la Régie des rentes du Québec.

1) Une bonne nouvelle? Depuis, cette tendance n’a fait que s’amplifier, mais les Canadiens devraient plutôt… s’en réjouir! soutient, dans le Financial Post, Lawrence Solomon, directeur de recherche au Consumer Policy Institute. Ses arguments? Les retraités âgés de 55 ans seraient plus susceptibles de décéder au cours des dix premières années que ceux qui se sont retirés à 65 ans. Autrement dit, le travail permettrait de rester plus dynamique aux points de vue physique et mental.

2) Gare aux inégalités! La décision d’Ottawa de retarder à 67 ans l’âge de la retraite entre 2023 et 2029 renforcera les inégalités entre aînés, met toutefois en garde une équipe de chercheurs démographes de l’Université de Montréal. Dans un rapport intitulé Vivre et travailler plus longtemps dans une société vieillissante : Vers une croissance des inégalités?, ceux-ci soulignent que le fait de retarder l’âge d’admissibilité à la pension de la Sécurité de la vieillesse et au Supplément de revenu garanti fera en sorte que beaucoup de Canadiens devront attendre plus longtemps avant de percevoir des revenus leur permettant d’avoir un niveau de vie décent.

3) Sauvez votre capital retraite… Allongement de l’espérance de vie oblige, les travailleurs d’aujourd’hui auront-ils un capital suffisant pour s’assurer un niveau de vie confortable pendant 25 ou 30 ans ? Pour tenter de répondre à cette question, Conseiller.ca a interrogé Hélène Gagné, gestionnaire de portefeuille à Gestion privée PEAK. Celle-ci revient sur les modifications qui ont été apportées aux régimes de retraite publics pour inciter les Canadiens à rester sur le marché du travail plus longtemps. Ces changements, explique-t-elle, ont des conséquences en matière de planification financière. Attention, avertit de son côté Gérard Bérubé dans Le Devoir, vieillissement ne rime pas forcément avec croissance (abonnement requis). En cette longue période de faibles taux d’intérêt, détaille-t-il, hors régime enregistré d’épargne-retraite et déduction faite de l’inflation et de l’impôt, un placement dans des titres à revenu fixe « devient synonyme d’érosion du capital ». Sans oublier les frais de gestion ou de transaction.

4) … et ne dilapidez pas votre argent! Les baby-boomers mettent leurs vieux jours en péril en soutenant financièrement leurs enfants devenus adultes, estime Carol Hymowitz, de Bloomberg News. Citant un sondage de l’American Consumer Credit Counseling, elle indique qu’un ménage étasunien sur trois donne de l’argent à ses enfants adultes, soit pour payer leurs transports et leur loyer, ou encore les aider à rembourser leurs prêts étudiants. Le problème? Pour couvrir ces dépenses, 40 % d’entre eux réduisent leur train de vie… et mettent moins d’argent de côté en vue de leur retraite.

5) En Chine aussi. En ce qui concerne le vieillissement de sa population, l’Empire du Milieu s’apprête à reculer l’âge du départ à la retraite, signale Harold Thibault, correspondant à Shanghaï du Monde. Alors que le pays le plus peuplé de la planète compte aujourd’hui trois actifs pour un retraité, le ratio tombera à seulement 1,3 actif par aîné à l’horizon 2050. Jusqu’à présent, le départ à la retraite se faisait à 60 ans pour les hommes, 55 ans pour les femmes fonctionnaires, et 50 ans pour les travailleuses d’usine. Mais à l’heure où l’espérance de vie des Chinois atteint 75 ans, un plan pour le décaler graduellement sera présenté d’ici à 2017, précise le quotidien français.

La rédaction