50 ans et pas d’épargne : que faire?

Par Martin Morin | 11 janvier 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
3 minutes de lecture

Que faut-il répondre à ces clients qui franchissent une barrière psychologique – une nouvelle décennie par exemple – et qui désirent mettre soudainement en branle une stratégie d’épargne pour leurs vieux jours? Est-ce trop tard?

Pour répondre à cette question, nous avons tourné notre micro virtuel vers Laurie Therrien, conseillère en sécurité financière chez Services financiers Therrien & Alain Inc.

JAMAIS TROP TARD POUR COMMENCER

« C’est certain qu’une personne qui envisage une retraite intéressante, mais qui n’a pas commencé à épargner à 50 ans, c’est loin d’être l’idéal. Ceci dit, il n’est jamais trop tard pour améliorer sa situation », assure-t-elle.

Laurie Therrien indique qu’en premier lieu, il est primordial d’établir un bilan afin de bien cerner la situation financière actuelle et le coût de la vie de la personne concernée. « On veut savoir si elle a accès à un fonds de pension ou à un régime de retraite collectif, si elle a des actifs immobiliers et quelles sont ses dettes. »

La personne désirant changer ses habitudes de consommation pour épargner doit revoir sa manière de dépenser. Pour cela, elle doit s’asseoir et établir un budget, afin « d’être en mesure de libérer le maximum possible d’excédent. Il faut commencer quelque part, donc on pourra établir des prélèvements automatiques à chaque paie reçue, afin de commencer à cumuler de l’épargne. Si la personne en question n’a pas de fonds d’urgence, il faudra s’assurer d’en avoir un au préalable », avise-t-elle.

PROJETER LA RETRAITE

L’un des exercices proposés par Laurie Therrien est de mettre sur papier toutes les dépenses, afin d’être en mesure de faire des prévisions et des projections de retraite, ce qui peut être motivant pour le client qui sera alors « davantage en mesure de voir les sources de revenus potentiels à sa retraite versus ses besoins réels. Si par exemple le client n’a accès qu’aux pensions gouvernementales, c’est facile de démontrer à quel point l’épargne est nécessaire pour venir pallier annuellement le manque à gagner. »

Ce type d’exercice fonctionne très bien, peu importe l’âge. « L’exercice de la projection de retraite peut être tout autant motivant pour convaincre un jeune d’épargner », précise ainsi la conseillère en sécurité financière.

En calculant le montant versé par les pensions gouvernementales, l’épargnant comprend qu’il doit épargner pour sa retraite. Pour le motiver, on peut également montrer « l’effet du taux composé sur les placements. C’est facile de voir à quel point plus une personne investit tôt, plus cela rapporte, même si elle débute par des montants plus petits d’épargnes périodiques », propose Laurie Therrien.

Pour un client de 50 ans, on peut également venir jouer avec la fiscalité pour rendre plus efficiente la stratégie d’épargne. Selon les revenus du client, on peut ainsi décider de prioriser le CELI au REER. Cela peut être le cas si on souhaite intégrer le supplément de revenus garantis à la stratégie de retraite

« Si au contraire les revenus de travail de la personne sont importants et qu’on doit minimiser sa facture fiscale au maximum, on pourrait envisager de cotiser à un REER qui peut offrir des crédits d’impôt supplémentaires, en plus des déductions habituelles. Prendre l’habitude de réinvestir en REER son remboursement d’impôt n’est pas à négliger non plus. Il faut rappeler au client de nous aviser en cas d’augmentations salariales, afin de réajuster à la hausse les épargnes périodiques. »

PRENDRE LE TEMPS DE LE FAIRE

« Bref, il faut commencer quelque part, conclut Laurie Therrien. Une fois l’analyse de la situation du client terminée et son budget fait, il suffit de débuter les prélèvements automatiques selon la stratégie établie, en les augmentant graduellement au fur et à mesure que sa capacité financière le permettra. Il faut ensuite lui rappeler d’avoir des attentes réalistes et atteignables, afin qu’il ne se décourage pas. Et ensuite, on se doit d’effectuer un suivi régulier avec lui, afin de lui montrer l’évolution de sa situation. »

Martin Morin