Décaissement : trois questions à poser

Par La rédaction | 12 septembre 2022 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Un jour ou l’autre, vous devrez discuter de trois questions avec les clients qui souhaitent retirer leurs épargnes pour la retraite : comment, combien et quand.

« C’est le point de départ de toute stratégie de décaissement », indique Martin Gervais, planificateur financier chez De Champlain Groupe financier, qui donne quelques astuces pour minimiser l’impact fiscal du décaissement à la retraite dans un blogue.

« Plusieurs facteurs sont à considérer quand on veut prendre sa retraite. Il faut, entre autres, se demander comment retirer les sommes voulues des différents comptes d’investissement tout en minimisant les impacts fiscaux », écrit le planificateur financier.

Une stratégie consiste à s’assurer que le revenu annuel des clients à la retraite ne franchit pas certains paliers d’imposition afin de ne pas perdre l’accès à des crédits d’impôts ou à des programmes dont les montants varient en fonction du revenu annuel.

C’est le cas, par exemple, pour la pension de Sécurité de la vieillesse (PSV). Un taux de l’impôt de récupération de 15 % s’applique si le revenu du client dépasse le seuil fixé pour l’année, soit 79 845 $ en 2022.

Si le client souhaite laisser un héritage à des proches, il peut être intéressant de conserver les comptes d’épargne libres d’impôt (CELI) pour la fin de la retraite. Le client payera ainsi de l’impôt pendant la retraite, alors que le palier d’imposition est plus bas, ce qui permettra de maximiser les sommes non imposables pour en faire bénéficier les héritiers.

Pour ceux possédant un compte de retraite immibilisé (CRI), il serait intéressant de s’attarder sur la stratégie de désimmobilisation. Les sommes immobilisées dans un CRI peuvent être transférées en partie vers un régime enregistré d’épargne-retraite (REER) ou un fonds enregistré de revenu de retraite (FERR), sans réduire les droits de cotisation au REER, grâce à une stratégie de désimmobilisation.

« Il est souvent important de décaisser de ces régimes rapidement à la retraite afin d’éviter d’avoir des sommes immobilisées le moment venu », signale Martin Gervais.

LES PALIERS D’IMPOSITION À RETENIR 

Martin Gervais conseille de maintenir le revenu annuel imposable du client sous les deux paliers d’imposition « importants », soit ceux qui concernent les revenus annuels imposables de 45 000 $ et 90 000 $.

« Une fois que ces niveaux de revenu sont dépassés, le taux d’imposition augmente progressivement de près de 10 %. Dans ces cas-ci, il est judicieux de privilégier un décaissement mixte (REER, FERR, CELI, comptes non enregistrés) afin de rester sous le palier supérieur autant que possible. »

En résumé, Martin Gervais recommande de commencer à décaisser tous les montants non enregistrés au début de la retraite, de poursuivre avec les REER, FERR, FRV et de terminer avec les CELI.

« De cette façon, on laisse l’argent à l’abri de l’impôt le plus longtemps possible tout en maximisant la succession pour les héritiers. »

Dans tous les cas, indique le planificateur financier, une stratégie de décaissement doit être revue régulièrement afin de s’assurer qu’elle répond aux besoins à court et long terme des clients.