Épargner ou rembourser les dettes ?

Par La rédaction | 18 février 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Rancz Andrei / 123RF

L’arbitrage entre l’investissement et le remboursement de dettes peut s’appuyer sur des scénarios bien concrets.

Le revenu disponible peut servir à investir dans son REER ou son CELI, ou bien à rembourser ses dettes. Et dans les deux cas, la valeur nette du ménage est accrue : l’épargne augmente l’actif, le désendettement diminue le passif.

Alors que devrait-on décider quand on a la possibilité de faire l’un ou l’autre ? Plusieurs scénarios peuvent être mis de l’avant.

À TAUX D’IMPOSITION ÉGAL

On peut d’abord regarder la question en considérant le taux d’imposition. Si ce taux est le même que celui prévu au moment de retirer les fonds du REER, on doit regarder si le rendement des placements est supérieur au taux d’intérêt payé sur les dettes, indique Jamie Golombek, directeur gestionnaire, Planification fiscale et successorale chez Gestion privée de patrimoine CIBC, dans un rapport publié par la banque.

Si le rendement attendu des placements est supérieur au taux d’intérêt de la dette, mieux vaut investir, que ce soit dans un REER, un CELI ou un compte non enregistré. Si la situation est inverse, mieux vaut commencer par réduire son endettement. Ces conclusions doivent cependant être tempérées par la tolérance au risque de l’investisseur concerné, qui influe sur le rendement espéré de ses placements.

À TAUX DE RENDEMENT ET TAUX D’INTÉRÊT ÉQUIVALENTS

Maintenant, imaginons que le taux de rendement des placements et le taux d’intérêt sur la dette sont équivalents. Il faut alors vérifier quel taux d’imposition s’applique aujourd’hui, et quel sera ce taux d’imposition au moment du retrait des fonds du REER.

Dans le cas où le taux d’imposition attendu au retrait sera plus faible qu’il l’est aujourd’hui, mieux vaut investir. C’est le cas le plus courant pour un actif, disposant de revenus de travail, et qui percevra une portion de ce revenu durant sa retraite, au moment de décaisser son REER.

Inversement, si on s’attend à un taux d’imposition supérieur au moment du décaissement du REER, mieux vaut se désendetter aujourd’hui qu’investir l’argent disponible. Ce cas peut se présenter en début de carrière professionnelle, en prévoyant un retrait des fonds pour financer un projet dans quelques années, quand les revenus et le taux d’imposition auront augmenté.

On devrait aussi considérer l’horizon de placement quand le taux de rendement des placements et le taux d’intérêt sur une dette ne sont pas équivalents. Le ménage devra alors arbitrer en fonction de ses objectifs financiers prioritaires.

DÉCIDER MALGRÉ LES INCERTITUDES

Tous ces cas supposent que l’on connaît plusieurs éléments : le taux de rendement des placements, le taux d’intérêt de la dette, ainsi que les taux d’imposition actuellement et au retrait. Or, il peut être ardu de prévoir l’évolution de ces paramètres. Le taux d’un prêt hypothécaire peut être connu jusqu’à cinq ans. Le taux de rendement des placements ne peut être totalement prévu pour un portefeuille correctement diversifié. Le taux d’imposition actuel est connu, mais il évoluera probablement dans les années à venir.

Ces incertitudes viennent relativiser l’arbitrage rationnel qu’on souhaite appliquer au choix entre l’investissement et le désendettement. Mais l’important est avant tout de prendre une décision éclairée, pointe Jamie Golombek. En cela, la prise en compte de ces différents scénarios permettra de faciliter la prise de décision.

La rédaction