Plus vieux, plus prudent… vraiment?

Par William-André Nadeau | 29 avril 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
3 minutes de lecture

Il est bien connu que le comportement en matière d’investissement varie en fonction du cycle de vie dans lequel se trouve l’investisseur. Ainsi, en règle générale, plus on prend de l’âge, plus on devient prudent dans le choix de ses placements.

Plusieurs raisons expliquent ce comportement :

• Le nombre d’années avant la retraite diminue. Autrement dit, il reste moins d’années génératrices de revenus et d’épargne.

• Le besoin d’un revenu régulier à la retraite pousse à convertir une partie du portefeuille en placements producteurs de revenus.

D’autres facteurs d’ordre plus psychologique entrent en jeu :

  • La conscience que le nombre d’années pour rattraper d’éventuelles pertes est limité.
  • La crainte que des problèmes de santé surviennent avec l’âge.
  • Les mauvaises expériences financières passées.

La personnalité avant l’âge!

Cependant, je suis convaincu que le style de personnalité occupe une place prépondérante dans l’analyse du profil de risque que le conseiller effectue avec son client. Selon moi, l’optimisme et la jeunesse d’esprit n’ont rien à voir avec l’âge :

  • Certains investisseurs, même âgés de plus de 80 ans, ont un profil dynamique : les actions dominent largement leur portefeuille de placements. Ces personnalités ont toujours été énergiques et aiment l’action comme si elles avaient encore 30 ans à vivre. Il est fort possible que leur bagage génétique et de bonnes expériences de l’environnement financier les incitent à agir ainsi.
  • D’autres, à l’inverse, deviennent très prudents dès 50 ans, bien qu’ils soient en bonne santé. Ils ont tendance à être circonspects en général, dans leur vie quotidienne et professionnelle.

Ainsi, la règle estimant à 100 moins l’âge la portion du portefeuille devant être investie en actions est trop simpliste puisqu’elle ne tient pas compte du fait que le profil de risque varie d’abord et avant tout selon la personnalité.

Laisser un héritage derrière soi

On retiendra un dernier facteur d’importance pour la répartition du portefeuille : l’intention, ou non, de laisser une succession. Si tel est le cas, le retraité joue un rôle qui s’apparente à celui d’un fiduciaire et tient compte de ses héritiers et du patrimoine qu’il souhaite laisser.

Les opinions exprimées dans ce blogue n’engagent que son auteur et ne reflètent pas nécessairement celles de Conseiller.ca ni de la Financière Sun Life.


William-André Nadeau est vice-président et gestionnaire de portefeuille chez Tactex. Il possède 32 ans d’expérience dans le domaine des services financiers, à titre de courtier, d’analyste et de gestionnaire de portefeuille.

Au cours de sa carrière, M. Nadeau a conçu et développé, avec succès, plusieurs services et produits financiers pour les investisseurs, comme le service de gestion assistée et l’application des conclusions de la recherche en finance comportementale à la gestion de portefeuille. Il est régulièrement consulté par la presse écrite au sujet des stratégies d’investissement et des performances des marchés boursiers. Il a également animé et participé à une centaine de séminaires et conférences portant sur les investissements boursiers et les revenus de retraite. Avant de se joindre à Tactex Gestion d’actifs, M. Nadeau a été président et gestionnaire de portefeuille chez Orientation Finance. Il a aussi cofondé et propulsé deux firmes de courtage : Investissements Courvie et Nadeau, Provencher et Associés.

Vous pouvez communiquer avec lui à : wanadeau@tactex.ca

Troupeau de moutons.

William-André Nadeau

William-André Nadeau est gestionnaire de portefeuille à Tactex gestion d’actifs. Il a accumulé 35 ans d’expérience dans le domaine des services financiers à titre de courtier, d’analyste et de gestionnaire de portefeuille. Sa spécialité : adapter ses connaissances des sciences humaines et de la finance comportementale à la gestion traditionnelle de portefeuille. Durant les années 1990, M. Nadeau a cofondé deux importantes firmes de gestion en épargne collective et une famille de fonds communs dont les gestionnaires étaient tous basés au Québec. Il a animé des conférences et des séminaires auprès de milliers de personnes au cours de sa carrière, en plus d’avoir coécrit des livres sur les finances personnelles, devenus best-sellers au début des années 1990. William-André Nadeau partage avec les investisseurs son expérience acquise sur les marchés financiers et ses observations sur leurs tendances en collaborant avec des journalistes financiers, des blogueurs et des animateurs de balados.