Votre cœur balance entre rendement total et rendement des dividendes?

Par William-André Nadeau | 8 Décembre 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Pour un retraité, il est primordial de générer des revenus réguliers. C’est encore mieux quand ils sont peu taxés, grâce aux crédits d’impôt fédéral pour dividendes notamment.

Un fonds négocié en Bourse (FNB) canadien comme le XDV verse actuellement un dividende annuel de 3,8 % et un FNB nord-américain d’actions privilégiées tel le XPF, 4,8 %.

Lorsque l’on compare ces résultats à ceux des revenus d’intérêt de CPG ou d’obligations, on comprend pourquoi ils sont alléchants. À titre d’exemple, le FNB d’obligations canadiennes XBB procure une distribution actuelle de 2,7 %, ce qui représente un revenu d’intérêt inférieur aux dividendes provenant des FNB mentionnés précédemment.

CE QUI IMPORTE, C’EST LE RENDEMENT TOTAL

Lorsque l’investisseur retraité achète un titre à dividendes, un fonds ou un FNB, il a souvent tendance à considérer la distribution, négligeant les pertes et les gains possibles sur la valeur du titre coté en Bourse. Selon moi, il aurait tout à gagner à s’interroger sur la performance totale potentielle du titre, qui inclut le revenu de distribution plus son appréciation ou sa diminution du capital.

En évaluant le rendement annualisé total sur cinq ans au 31 octobre 2016 des exemples de FNB cités plus haut, on réalise que, malgré tous les résultats significatifs du FNB d’actions privilégiées, XPF a offert une performance annuelle de 3,25 %, soit un total un peu inférieur à sa distribution et le XDV, 6,6 %. Pour sa part, le FNB d’obligations XBB a obtenu 3,9 %, ce qui est un peu plus élevé que la distribution annuelle.

Comme vous pouvez le constater, la performance totale est sensiblement différente de celle de la distribution; historiquement, les actions ordinaires à dividendes offrent un rendement total plus élevé que les actions privilégiées et les obligations.

EN CAS D’ABSENCE OU DE FAIBLES DIVIDENDES

Les géants de la technologie informatique comme Google, Amazon et Facebook distribuent peu ou pas de dividendes, car on privilégie l’appréciation du capital. Cela fait partie de leur philosophie d’investissement et de réinvestissement de leurs profits dans la croissance future, ce qui favorise un rendement total élevé.

LE DOUBLE OBJECTIF : POTENTIEL DE CROISSANCE COMBINÉ AUX DIVIDENDES

À mon avis, une société qui procure de généreux dividendes en plus de détenir un potentiel de croissance du capital élevé se révèle un excellent choix; dans son analyse, un investisseur retraité devrait mettre l’accent sur ce double objectif.

En effet, acheter un titre qui se négocie autour de 25 fois les bénéfices anticipés par les analystes et qui distribue plus de dividendes que de profits réalisés pourrait représenter un mauvais choix. Pour que la valeur du prix de l’action d’un titre augmente, une entreprise doit réaliser une croissance de ses revenus et de ses profits, et si ces derniers servent à la distribution, il y a peu de place pour l’appréciation du capital. Il s’agit donc d’atteindre un équilibre entre ces deux objectifs.

Les opinions exprimées dans ce blogue n’engagent que son auteur et ne reflètent pas nécessairement celles de Conseiller.ca ni de la Financière Sun Life.


*William-André Nadeau est vice-président et gestionnaire de portefeuille chez Tactex. Il possède 32 ans d’expérience dans le domaine des services financiers, à titre de courtier, d’analyste et de gestionnaire de portefeuille.

Au cours de sa carrière, M. Nadeau a conçu et développé, avec succès, plusieurs services et produits financiers pour les investisseurs, comme le service de gestion assistée et l’application des conclusions de la recherche en finance comportementale à la gestion de portefeuille. Il est régulièrement consulté par la presse écrite au sujet des stratégies d’investissement et des performances des marchés boursiers. Il a également animé et participé à une centaine de séminaires et conférences portant sur les investissements boursiers et les revenus de retraite. Avant de se joindre à Tactex Gestion d’actifs, M. Nadeau a été président et gestionnaire de portefeuille chez Orientation Finance. Il a aussi cofondé et propulsé deux firmes de courtage : Investissements Courvie et Nadeau, Provencher et Associés.

Vous pouvez communiquer avec lui à : wanadeau@tactex.ca

Troupeau de moutons.

William-André Nadeau

William-André Nadeau est gestionnaire de portefeuille à Tactex gestion d’actifs. Il a accumulé 35 ans d’expérience dans le domaine des services financiers à titre de courtier, d’analyste et de gestionnaire de portefeuille. Sa spécialité : adapter ses connaissances des sciences humaines et de la finance comportementale à la gestion traditionnelle de portefeuille. Durant les années 1990, M. Nadeau a cofondé deux importantes firmes de gestion en épargne collective et une famille de fonds communs dont les gestionnaires étaient tous basés au Québec. Il a animé des conférences et des séminaires auprès de milliers de personnes au cours de sa carrière, en plus d’avoir coécrit des livres sur les finances personnelles, devenus best-sellers au début des années 1990. William-André Nadeau partage avec les investisseurs son expérience acquise sur les marchés financiers et ses observations sur leurs tendances en collaborant avec des journalistes financiers, des blogueurs et des animateurs de balados.