Bon début d’année pour les régimes de retraite

Par La rédaction, Avantages.ca | 18 janvier 2023 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Due à la forte hausse des taux d’intérêt qui a soulagé leur passif, la santé financière des régimes de retraite à prestations déterminées (PD) canadiens s’est améliorée, constate Avantages dans un article récent.

Ainsi, le degré de solvabilité des régimes contenus dans la base de données de Mercer a grimpé entre le début de 2022 et le 30 septembre dernier, passant de 103 % à 108 %, pour boucler l’année à 113 %.

On constate donc que la baisse de l’actif des régimes au cours de l’exercice due à la mauvaise performance des actions a été compensée par la diminution du passif des régimes.

Résultat : parmi les régimes surveillés par Mercer, près de quatre sur cinq (79 %) présentent un excédent d’actif selon l’approche de solvabilité, contre 61 % à la fin de 2021. Plus d’un régime sur dix (12 %) montrent un degré de solvabilité entre 90 et 100 %, tandis que 4 % obtiennent un ratio entre 80 et 90 %. Seuls 5 % d’entre eux présentent un degré de solvabilité inférieur à 80 %.

« Si l’on se fonde sur l’approche de continuité, la réalité pourrait être différente, tempère toutefois F. Hubert Tremblay, conseiller principal du domaine Avoirs de Mercer à Montréal. De plus, la situation financière des régimes qui utilisent l’effet de levier sur la composante à revenu fixe de leur portefeuille d’actifs et qui investissent également dans des actions s’est probablement détériorée. »

Selon les données d’Aon, la santé financière des régimes de retraite s’est également améliorée en 2022. Leur ratio de capitalisation global est ainsi passé de 96,9 % à la fin de 2021 à 100,8 % à la fin de l’année. L’actif des régimes a toutefois perdu 15,6 % au cours de l’année écoulée, mais le rendement des obligations à long terme du gouvernement du Canada a augmenté de 160 points de base par rapport au taux de fin 2021.

Malgré ces nouvelles encourageantes, l’inflation continue de représenter une menace, avertit Mercer. Pour les promoteurs de régimes de retraite de type fin de carrière ou de régimes de retraite indexés, les conséquences de l’inflation élevée pourraient être importantes.

Pour les promoteurs non indexés, le risque est de faire face à des demandes croissantes de la part de groupes de retraités en faveur d’un rajustement ponctuel des rentes en fonction de l’augmentation du coût de la vie.

Les promoteurs de régimes à taux de rente fixe ou de régimes de type salaires de carrière pourraient, quant à eux, s’attendre à subir des pressions pour augmenter le taux d’accumulation de la rente et mettre à jour la base salariale.

« Compte tenu de l’inflation élevée, des vents de face sur les marchés financiers et des tensions géopolitiques qui persistent, l’année 2023 pourrait se révéler aussi volatile que 2022, soutient F. Hubert Tremblay. Les promoteurs de régimes devraient s’assurer qu’ils comprennent les risques auxquels leurs régimes sont exposés et qu’ils sont en mesure d’y faire face, sans quoi ils devraient prendre des mesures dès maintenant pour gérer ces risques. »

L’expert souligne toutefois que les régimes commencent l’année avec une situation particulièrement avantageuse et devraient donc faire preuve d’optimisme. « Les promoteurs de régimes peuvent utiliser cette position favorable pour réduire les risques dans la répartition de l’actif ou au moyen d’activités de transfert des risques liés aux régimes de retraite », suggère-t-il.

Les sanctions non pécuniaires – y compris les interdictions permanentes (cinq en 2022, contre deux en 2021), les suspensions (13, contre 12) et les conditions imposées aux enregistrements des représentants (10 en 2022, contre neuf en 2021) – ont également augmenté l’année dernière, selon les données.

La rédaction, Avantages.ca