Vendre la maison pour financer la retraite

Par La rédaction | 4 février 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Couple de retraités devant leur maison.
Photo : feverpitched / 123RF

Pour financer sa retraite, un couple de la Colombie-Britannique, dont la majeure partie de la fortune est investie dans l’immobilier, a dû choisir de quelle résidence il voulait se départir. La chronique Family Finance du Financial Post a présenté ce cas à Eliott Einarson, planificateur financier du gestionnaire de fonds Exponent Investment Management, situé à Ottawa.

Le couple âgé de 60 ans semble assez bien nanti. Il possède une maison en Colombie-Britannique évaluée à 2 millions de dollars et un chalet à la campagne, d’une valeur de 650 000 $. Le couple bénéficie toutefois d’un actif financier modeste de 414 000 $, trésorerie comprise, et ne dispose d’aucun régime de retraite d’entreprise.

La valeur nette de son actif est donc de 2,9 millions de dollars, avec une hypothèque de 150 000 $ sur le chalet, mais ses revenus sont modestes. L’homme, qui travaillait dans une maison d’édition, est déjà à la retraite. La femme exerce quant à elle un travail administratif saisonnier qui lui rapporte 3 000 $ par mois pendant neuf mois, puis reçoit 1 900 $ de l’assurance-emploi pour les trois autres mois.

Alors que la femme génère un montant total de 32 700 $ par an, soit 28 450 dollars par an après imposition ou 2 370 dollars par mois, le Régime de pension du Canada (RPC) que recevra bientôt le mari s’élèvera à 550 $ par mois. Les dépenses mensuelles du couple grimpent quant à elles à 7 260 $.

Leurs avoirs financiers sont insuffisants pour leur permettre de prendre une retraite avant de toucher les prestations du RPC et de la Sécurité de la vieillesse. Ils pourraient décider de garder leurs deux maisons et commencer à retirer leurs REER, mais même là, ce revenu de plus additionné à celui de la femme serait loin des revenus de 87 120 $ par an après impôts dont ils ont besoin simplement pour maintenir leur mode de vie actuel.

Deux solutions s’offrent donc à eux, affirme Eliott Einarson.

VENDRE LEUR MAISON

La première solution serait qu’ils décident de se départir de leur maison et de chercher un autre logement en ville. Cela leur rapporterait 1,9 million de dollars après les frais. Ils pourraient ainsi rembourser leur hypothèque de 150 000 $ et s’acheter un condo de 750 000 $ pour avoir un logement près du travail de la femme. Ou ils pourraient louer le logement et mettre les 750 000 $ de côté, ce qui ferait qu’ils auraient environ 1 M$ en économies.

La location est toutefois moins avantageuse. Sur 750 000 dollars, le prix de la copropriété, ils gagneraient 3 % après l’inflation, acquitteraient une taxe moyenne de 20 % et disposeraient de 1 500 dollars par mois pour le loyer. Cependant, s’ils achètent le condo, ils pourraient le vendre cinq ans plus tard lorsque la femme aura l’âge de la retraite. Cela impliquerait de nombreux déménagements et bien des dépenses, mais ce serait envisageable sur un plan financier.

Ensuite, la réserve d’un million, combinée aux 404 000 $ déjà dans les REER et CELI, donnerait un montant de 1,4 M$ à investir. Si cette somme est investie pour générer un rendement de 6 % moins une inflation de 3 % pour les 30 ans de 65 à 95 ans, elle rapporterait 65 340 $ par an. Felicity générerait toujours 32 700 dollars par an grâce à son travail.

Avec un RPC de 6 600 $ par an, le couple aurait ainsi un revenu de 104 640 $ par an. Après le fractionnement du revenu éligible et l’impôt, cela reviendrait davantage à 7 412 $ par mois et vu que leurs dépenses mensuelles seraient de 6 310 $ par mois puisqu’ils ne devraient plus s’acquitter de l’hypothèque de leur maison, ils dégageraient même un surplus pour s’offrir des voyages ou pour leurs plaisirs.

VENDRE LE CHALET

Puisque la question était de savoir de quelle propriété le couple devrait se départir, Eliott Einarson a également regardé ce que la vente du chalet impliquerait pour le couple. La vente du chalet leur rapporterait, après déduction des coûts et le remboursement de leur emprunt, 467 500 dollars américains. Ils pourraient ensuite investir cette somme avec un rendement de 21 123 $US par an.

Ajouté aux autres sources de revenus, cela laisserait une somme de 5 540 $ à dépenser par mois, ce qui ne suffirait pas à couvrir leurs dépenses actuelles.

Le couple devrait donc vendre sa maison pour conserver son train de vie actuel.

SITUATION À LA RETRAITE

Évidemment, une fois que la femme prendra sa retraite, il faut compter sans ses 32 700 $ de revenus avant impôt. Mais elle devrait toutefois toucher une prestation du RPC que l’expert estime à 10 272 $.

Le couple pourrait aussi se départir de l’appartement vers le lieu de travail et, en supposant que l’appréciation des prix couvrent les coûts de vente, le couple pourrait compter sur un ajout de 750 000 $ à leur capital.

Du côté des rentes, le couple en générerait 38 260 $ par an. Son revenu avant impôts permanent serait alors de 128 312 $. Après fractionnement du revenu admissible et impôt moyen de 18 %, ils auraient 8 770 $ par mois à dépenser avec des dépenses hors hypothèque réduites à 6 310 $ ou moins.

Pour le moment, le couple dispose également de trois voitures. À la retraite, ils pourraient certainement se contenter d’un seul véhicule. Avec une seule maison et une voiture, cela réduirait également considérablement leur facture d’assurance mensuelle.

Et vous, que proposeriez-vous pour aider ce couple?

La rédaction