En finir avec la saison des REER

Par La rédaction | 25 février 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
3 minutes de lecture
Homme exprimant un air d'ennui devant son ordinateur.
Photo : piksel / 123RF

Janvier et février constituent la fameuse « saison des REER ». Beaucoup de Canadiens se précipitent alors pour faire en un seul coup leurs cotisations au régime enregistré d’épargne retraite. Ce n’est pourtant pas la meilleure manière de procéder, rappelle Tom Bradley dans le Financial Post.

Le chroniqueur et président de Steadyhand Investment Funds croit même que tuer le mythe de la saison des REER pourrait être la stratégie la plus efficace d’épargne-retraite. En effectuant des cotisations régulières tout au long de l’année, les investissements commencent à accumuler du rendement plus tôt, ce qui permet de profiter de conditions de marché différentes et de l’intérêt composé.

On peut également oublier le stress de rater la date limite. Enfin, cela évite de réaliser en février que l’on ne pourra pas épargner autant que voulu (et parfois pas du tout), parce qu’on a tout dépensé son argent dans les mois précédents.

ÉVITER LES EFFETS DE MODE

Tom Bradley constate que les portefeuilles REER sont souvent remplis d’une myriade de produits qui reflètent les effets de mode de certaines périodes. L’épargnant a acheté des titres technologiques dans les années 1990, des titres énergétiques en 2008, des titres spéculatifs liés au cannabis et au bitcoin en 2018, etc.

Ce n’est pourtant pas une bonne idée de se lancer dans tous ces produits à la mode chaque fois que se présente la date limite de cotisation au REER. Il faut penser de manière stratégique, pour diversifier le portefeuille en fonction de ce qu’il contient déjà. Certes, de nouveaux produits ou de nouveaux fonds peuvent être intéressants, mais il ne faut pas acheter quelque chose qui duplique ce que l’investisseur a déjà ou que l’investisseur ne comprend pas. 

ÉQUILIBRER LE PORTEFEUILLE

Pour Tom Bradley, les cotisations au REER constituent un bon outil pour rééquilibrer le portefeuille des actifs d’épargne-retraite, en tenant compte de tout ce qu’il contient (régimes de retraite, propriétés à revenu, certificats de placement garantis, comptes non enregistrés, etc.). 

Il donne l’année 2018 en exemple. Puisque les actions ont perdu de la valeur dans l’année, alors que les obligations et les liquidités ont tenu le coup, les investisseurs qui n’ont pas rééquilibré la répartition d’actifs de leur portefeuille en fonction de leur cible sont devenus un peu sous-exposés aux actions. Conséquence : ils n’ont pas autant profité de la reprise du début 2019 qu’ils l’auraient fait s’ils avaient racheté des actions lorsque leur valeur a baissé.

RÉGIMES DE RETRAITE

Un régime de retraite de l’employeur ou du gouvernement constitue souvent le plus gros actif des investisseurs. Pourtant, ils oublient souvent d’en tenir compte dans leur stratégie d’investissement. 

Généralement, un régime à prestations déterminées bien financé ou garanti par le gouvernement doit être considéré comme un revenu fixe dans la répartition d’actifs. Cela permet d’augmenter la part des investissements qui sera consacré à des titres de croissance. 

Dans le cas d’un REER collectif ou de régimes à cotisations déterminées, les choix offerts par les fonds devraient correspondre aux objectifs de l’investisseur, à sa tolérance au risque et à son horizon de placement. Si ce n’est pas le cas, des investissements personnels devraient venir compléter le portefeuille. 

Les cotisations au REER jouent donc un rôle important et peuvent devenir un outil stratégique intéressant, à condition de ne pas acheter n’importe quoi simplement parce que la date limite approche. 

La rédaction