De l’opposition aux régimes à prestations cibles

Par La rédaction | 12 Décembre 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Bras d'un homme d'affaires tenant un porte-voix rouge.
Photo : Sergey Nivens / 123RF

La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) est « fermement opposée » à l’éventuelle mise en place par le gouvernement de régimes de retraite à prestations cibles.

Dans un communiqué émis mardi, la plus grande centrale syndicale de la province, qui représente plus de 600 000 salariés, dénonce « l’intention du gouvernement de la CAQ, telle qu’annoncée dans la mise à jour économique de novembre dernier, de présenter ce printemps un projet de loi visant à instaurer des régimes de retraite à prestations cibles pour le Québec et à rouvrir le débat sur l’âge de la retraite ».

« Il est clair que le gouvernement est en train de céder au lobby patronal qui souhaite depuis longtemps la mise en place des régimes de retraite à prestations cibles. C’est un non-sens, il n’y a aucun avantage pour les travailleurs dans de tels régimes dont les rentes ne sont pas garanties et qui nivellent vers le bas les revenus de nos membres à la retraite », s’insurge notamment la FTQ.

« LES TRAVAILLEURS ONT DROIT À UNE RETRAITE DÉCENTE »

« Les travailleurs qui ont construit le Québec ont droit à une retraite décente, et il est faux de prétendre que les syndicats sont en faveur d’un tel changement. Nous avons bien l’intention de nous opposer à tout projet de loi qui irait dans cette direction, car ce n’est pas ce que veulent les travailleurs », déclare dans le communiqué Denis Bolduc, secrétaire général de la centrale syndicale.

Abordant la question de l’augmentation de l’âge de la retraite, cette dernière invite par ailleurs le gouvernement à faire preuve de « la plus grande prudence ». Dans ce domaine, « Québec ne doit pas céder au lobby patronal qui se plaint entre autres de la pénurie de main-d’œuvre et qui milite pour hausser l’âge de la retraite », affirme la FTQ. En effet, ajoute-t-elle, il s’agit là d’« une solution simpliste à un problème complexe, qui risque d’augmenter les inégalités sociales ».

Si la FTQ reconnaît que, dans certains secteurs, la main-d’œuvre se fait effectivement plus rare qu’auparavant, elle estime néanmoins que « de meilleures conditions de travail et de bons salaires pourraient grandement atténuer cette pénurie ». Son conseil? Le milieu patronal serait bien inspiré d’en prendre note, ainsi que le gouvernement. D’ailleurs, conclut Denis Bolduc, « c’est de façon unanime que les membres délégués au congrès de la FTQ de novembre dernier se sont prononcés contre tout projet de loi ouvrant la porte à des prestations cibles et à la réouverture du débat sur l’âge de la retraite ».

La rédaction