Les cinq excuses des mauvais épargnants

Par La rédaction | 5 novembre 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
4 minutes de lecture
Photo : 123RF

En théorie, pas mal tout le monde souhaite épargner pour se payer une belle retraite. Pourtant, c’est loin d’être le cas. Que disent ceux qui rechignent à mettre de l’argent de côté pour leurs vieux jours?

Un article du U.S. News énumère cinq justifications que les conseillers entendent souvent de la part de leurs clients.

1. « J’attends que les choses aillent mieux »

Une excuse que Michael Tanney, cofondateur et directeur exécutif de Wanderlust Wealth Management, à New York, entend très souvent. En fait, l’épargne semble toujours passer après quelque chose d’autre, jugé plus prioritaire à court terme. Pris dans des stress financiers immédiats, les gens omettent d’épargner pour leur retraite ou pour les études de leurs enfants, en se disant qu’ils le feront quand leur situation financière sera meilleure, ou après un gros événement comme l’achat d’une maison.

Le problème, c’est que chaque fois que leur revenu augmente, le surplus est dirigé vers de nouvelles dépenses et vers un style de vie plus luxueux. Ce n’est jamais le tour de l’épargne. 

2. « Je ne sais pas à quoi accorder la priorité »

Les gens peinent souvent à déterminer quelles décisions financières sont les plus importantes, selon Walker Hays, directeur exécutif de B. Riley Wealth Management, au Tennessee. Faut-il d’abord rembourser sa dette d’étude? Se bâtir un fonds d’urgence? Rembourser les dettes de cartes de crédit? Épargner pour les études des enfants? Épargner pour sa propre retraite? 

« La décision ou la réaction la plus facile est de ne rien faire, puisque la retraite semble la plus lointaine échéance », souligne M. Hays. Selon lui, l’important est de trouver le moyen dans tout cela de commencer à épargner, même un petit montant chaque année, pour la retraite. Ce montant pourra ensuite être augmenté d’année en année. 

3. « Je suis trop endetté »

Pour ceux qui ont de la difficulté à payer le montant minimum requis sur leurs dettes chaque mois, épargner peut sembler impossible. Selon Beverly Miller, coach financière à Pittsburgh, cette situation illustre le besoin de donner un solide coup de barre budgétaire, notamment du côté des dépenses.

« Plusieurs débutent avec de gros prêts étudiants, ensuite achètent une ou deux voitures neuves, puis une maison et se retrouvent rapidement avec de gros problèmes », dit-elle. 

Pour éviter que les dettes ne tuent la capacité d’épargne, il faudrait donc s’attaquer aux dépenses. « Peu importe le niveau de revenu, la plupart des gens vivent nettement au-dessus de leurs moyens », croit la conseillère. 

4. « Pas besoin de beaucoup épargner, je vais travailler jusqu’à ma mort »

Certes, certaines personnes travailleront plus longtemps et vivront plus longtemps que dans le passé, mais de nombreux impondérables peuvent venir contrer cette stratégie.

« Nous voyons souvent des gens mis à pied lorsqu’ils travaillent à un âge avancé, constate David Zavarelli, planificateur financier à LPL Financial, au Connecticut. Ils coûtent plus cher qu’un plus jeune travailleur. Parfois, les gens n’ont pas la santé pour travailler à un âge avancé. »

Si à 70 ans, une personne se retrouve dans l’incapacité de travailler ou réalise que se lever tous les jours pour aller au boulot n’est pas aussi amusant qu’elle le croyait, l’absence d’épargne peut l’obliger à réduire drastiquement son train de vie. 

5. « Je vais finir par le faire. J’ai le temps. »

Retarder le moment de commencer à épargner pour la retraite coûte cher, rappelle Timothy Wiedman, ancien professeur de finances personnelles et de planification de la retraite à l’Université Doane, au Nebraska. Lui-même ne comprenait pas l’importance de l’intérêt composé lorsqu’il était jeune, confie-t-il. 

M. Zavarelli, pour sa part, soutient qu’il voit régulièrement des clients gaspiller temps et argent. Il donne l’exemple d’un couple dont le revenu s’élevait à 650 000 dollars par année. « Ils étaient à la mi-quarantaine et avaient un total de 90 000 $ en épargne pour la retraite », déplore-t-il. Ils ne sentaient tout simplement pas l’urgence d’épargner davantage.

« Bien sûr, ils avaient un grande et belle maison, de belles voitures, de beaux vêtements et des bijoux », ajoute-t-il. Des actifs donc. Toutefois, il craint qu’un tel couple ait de la difficulté, à la retraite, à conserver le style de vie auquel il s’est habitué. 

« Certains manquent de liquidités pour épargner, mais ce qui est étonnant c’est combien de personnes gagnent bien plus que 100 000 dollars par année, mais n’épargnent absolument rien », conclut-il. 

Avez-vous souvent entendu ces excuses de la part de vos clients? En entendez-vous d’autres? 

La rédaction