Les meilleurs régimes de retraite sont en Europe

Par La rédaction | 2 Décembre 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
4 minutes de lecture
Un podium avec trois projecteurs braqués dessus.
Ruslan Romanchik / 123RF

Selon le plus récent classement des régimes de pensions de Melbourne Mercer Global, les régimes des Pays-Bas et du Danemark sont les deux meilleurs au monde. Ce sont les deux seuls États qui reçoivent la note de A.

L’Australie est par ailleurs le seul pays de ce classement à se voir octroyer la note de B+. Le Canada reçoit la note de B, comme neuf autres pays, dont l’Allemagne, la Suède, la Suisse et Singapour. Cette note signifie que le régime de pension du pays est structurellement solide et possède plusieurs bonnes caractéristiques, mais devrait faire l’objet de quelques petites améliorations pour obtenir la note de A. 

Les États-Unis ont reçu la note de C+, tout comme le Royaume-Uni, la Malaisie et la France, dont le système de retraite fait justement l’objet ces jours-ci de nombreux débats. En queue de peloton, on retrouve plusieurs pays asiatiques dont la Chine, la Corée du Sud, le Japon et l’Inde, ainsi que la Turquie, le Mexique et l’Argentine. Les régimes de ces pays présentent des faiblesses manifestes qui doivent être solutionnées, sans quoi leur efficacité et leur pérennité pourraient être menacées.

37 PAYS ÉVALUÉS

Le Melbourne Mercer Global Pension Index (vérif) classe 37 régimes de pension publics selon plusieurs critères, rassemblés au sein de trois sous-index. Le critère de « l’adéquation » compte pour 40 % de la note et regroupe par exemple les prestations du régime, le design du système, le soutien fiscal ou la croissance des actifs.

Le critère de la « pérennité » concerne le total des actifs, la couverture du régime, les cotisations ou la démographie et compte pour 35 % de la note. Le 25 % restant a trait à « l’intégrité » du régime, soit sa gouvernance, les réglementations, la protection, les communications et les frais d’exploitation.

UNE NOTE DE B POUR LE CANADA

La note globale du Canada est de 69,2 (B), en hausse par rapport à 2018 (68,0), mais en baisse par rapport au score qu’il enregistrait il y a dix ans (73,2). Le régime reçoit sa note la plus forte pour son intégrité (78,2). Son adéquation est également bien notée (70,0). Ce qui fait baisser la moyenne du régime canadien, c’est la note de pérennité. Ce dernier volet a obtenu la note de 61,8 (C+), soit moins que les États-Unis (62,9) et bien moins que le Danemark (82,0) et les Pays-Bas (78,3). 

Notons tout de même que c’est dans cette catégorie que le Canada s’est le plus amélioré par rapport à l’an dernier. Il a ainsi augmenté sa note de pérennité de plus de 5 points, passant de 56,0 à 61,8. Le résultat pour l’intégrité est demeuré le même d’une année à l’autre, alors que la note pour l’adéquation a baissé de 2,1 points. 

Pour améliorer son régime de pension, le Canada pourrait augmenter sa couverture en développant un produit pour ceux qui n’ont pas de fonds de pension de leur employeur, un peu comme le Québec l’a fait avec le régime volontaire d’épargne retraite, suggèrent les auteurs de l’Indice. L’augmentation du taux d’épargne des ménages et la réduction de leur endettement; la réduction de l’endettement du gouvernement fédéral par rapport au PIB et l’allongement de la durée du travail pour les travailleurs plus âgés sont d’autres avenues dignes d’être explorées.

DES PRESSIONS SYSTÉMIQUES SUR LES RÉGIMES

L’Indice permet aussi d’identifier certaines pressions qui s’exercent sur les régimes de pension dans plusieurs régions du monde, au premier rang desquelles on retrouve bien sûr le vieillissement de la population. L’environnement de faibles taux d’intérêt réduit l’avantage que les régimes peuvent tirer de l’intérêt composé sur leurs investissements à long terme.

La prévalence de plus en plus grande des régimes à cotisations déterminées transfère un plus grand fardeau sur les épaules des travailleurs. Ces derniers sont d’ailleurs plus nombreux à ne plus avoir accès aux régimes de pension, parce qu’ils travaillent au noir ou sur de courts contrats ou tout simplement parce qu’ils sont considérés comme des travailleurs indépendants. C’est notamment le cas de ceux qui, un peu partout dans le monde, travaillent par l’entremise de plateformes numériques ou d’applications comme Uber.

Tous les pays rencontrent certains défis et devront s’efforcer de trouver des solutions novatrices au cours des prochaines années.

La rédaction