Les Y brisent les stéréotypes en matière d’épargne

Par La rédaction | 13 février 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Jeune homme confiance, avec barbe et écouteurs, assis devant son ordinateur portable.
Photo : Dean Drobot / 123RF

La génération Y est souvent mal perçue. On décrit ses membres souvent comme des jeunes trop confiants qui ne prévoient pas assez leur avenir. Cependant, la façon dont ils investissent dans leur REER tend à discréditer ces stéréotypes négatifs, selon deux experts.

Kyle Westhaver, conseiller financier de la société torontoise Nicola Wealth Management, affirme au Financial Post que ses clients de cette génération sont « attentifs à l’épargne ».

« Ce ne sont pas tous des investisseurs trop confiants qui mangent trop de toasts à l’avocat pour acheter une maison, a déclaré M. Westhaver se moquant des stéréotypes. Beaucoup de mes jeunes clients ont investi de manière plus prudente [que les autres investisseurs plus âgés]. »

Son observation est appuyée par les nouvelles données de BMO, qui suggèrent également que les membres de la génération Y concentrent leurs efforts à cotiser à leur REER. Ainsi, selon les données de la neuvième étude annuelle sur les REER de la banque, depuis 2016, les avoirs moyens dans le REER des Y ont augmenté de 87 %, pour atteindre 28 821 $.

Cette génération aurait même surpassé les baby-boomers du point de vue de la croissance des montants détenus.

« Les soldes augmentent généralement en raison des cotisations et de l’appréciation des actifs, mais il est important de noter que les Canadiens de toutes les générations épargnent en vue de leur retraite, malgré les priorités financières et la volatilité des marchés, a déclaré Robert Armstrong, vice-président, Solutions multi-actifs, BMO Gestion mondiale d’actifs. Il est encourageant de constater un changement d’attitude et d’approche à l’égard de la retraite à l’échelle nationale, en particulier chez les personnes de la génération Y sondées. »

DES INVESTISSEMENTS MOINS RISQUÉS

Kyle Westhaver affirme que ses clients de la génération Y ne s’intéressaient pas vraiment au portefeuille traditionnel composé de 60 % d’actions et de 40 % de titres à revenu fixe. Ceux-ci regardent davantage les investissements non traditionnels, soit dans l’immobilier, le capital d’investissement privé et la dette privée.

Robert Armstrong observe également que ses clients de cette génération préfèrent les placements moins risqués. Beaucoup d’entre eux ont ainsi tendance à bouder cette option pour minimiser le risque de perte de leur épargne, même si transformer leurs liquidités en action permettrait aux Y d’atteindre plus rapidement leurs objectifs de retraite.

Selon lui, environ les deux tiers de leur REER seraient en espèces. Il estime que cela est peut-être dû au régime d’accession à la propriété (RAP), qui permet un retrait de 25 000 $ d’un REER pour payer une première maison sans que cela ne soit déclaré comme revenu.

BMO ne compilant pas des informations sur les groupes d’âge qui ont recours au RAP, rien n’appuie l’hypothèse de Robert Armstrong. Cependant, selon lui, la majorité de ses clients qui sont devenus propriétaires au cours des dernières années ont procédé de la sorte.

Le défi pour cette génération consiste, selon lui, à trouver l’équilibre entre leur objectif à long terme, comme la retraite, et ceux à plus court terme, comme le remboursement de leur hypothèque ou de leur dette d’étude.

Pour ceux qui n’ont pas encore commencé à investir, Kyle Westhaver recommande de mettre en place des dépôts automatiques après chaque chèque de paie.

« Le premier chèque de paie, ce n’est pas agréable. Le second, on le sent. Mais après le troisième, c’est comme si ce n’était même pas arrivé », affirme-t-il.

La rédaction