Pas facile de garder les aînés au travail

31 octobre 2022 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Alors que le travail des retraités est ciblé par les gouvernements comme un élément de la solution à la pénurie de main-d’œuvre dans la province, une étude de l’Institut du Québec (IDQ) montre que le calcul n’est pas aussi simple.

Les options consistent souvent :

  • à inciter les Québécois en âge de prendre leur retraite à travailler plus longtemps,
  • à faire revenir ceux qui sont déjà partis
  • ou à offrir des avantages fiscaux pour retenir les aînés en emploi.

Or, ces solutions ne suffiront pas, en raison du vieillissement de la population, estime Emna Braham, directrice générale de l’IDQ.

En effet, les personnes qui s’approchent de l’âge de la retraite sont de moins en moins nombreuses actuellement. La tendance démographique s’accentuera au cours des prochaines années, ce qui contribuera à drainer le bassin de retraités ciblé pour occuper un emploi, observe l’étude.

EN RETARD SUR L’ONTARIO

Les statistiques montrent que la proportion de Québécois de 60 à 69 ans qui travaillent ou qui sont à la recherche d’un emploi s’élève actuellement à 39,1 % (32 % chez les femmes). Le pourcentage de ce groupe d’âge en activité est inférieur de plus de 7 points à celui de l’Ontario (46,3%).

La province accuse donc un retard, qu’il lui sera difficile de rattraper, estime l’IDQ, puisque le groupe des 60 à 69 ans comptera 105 000 personnes de moins d’ici 2032 au Québec.

Selon l’étude, les projections des gouvernements ne tiennent pas assez compte du fait que la décision de prendre ou de retarder sa retraite ne repose pas uniquement sur l’aspect financier. Elle est influencée par d’autres facteurs, tels que :

  • l’état de santé,
  • les obligations familiales,
  • l’expérience de travail
  • ou encore le niveau d’éducation.

« Il y a donc peu d’indications que seules des mesures fiscales puissent renverser la tendance actuelle », affirme l’IDQ.

Tout n’est cependant pas perdu. Certaines mesures permettraient de favoriser la contribution des retraités au marché du travail, selon l’institut.

PLUS DUR POUR LES FEMMES

On pourrait par exemple miser davantage sur la formation et le développement des compétences des travailleurs plus âgés, en particulier sur le plan technologique, en ajustant la Loi sur les compétences (1 %) et en bonifiant le Crédit canadien pour la formation.

Les entreprises pourraient quant à elles faciliter la transition entre le travail et la retraite, en offrant plus de flexibilité, d’aménagement du temps de travail et d’accompagnement dans la planification de carrière, afin de permettre aux employés plus âgés de continuer à contribuer selon leurs capacités.

Enfin, l’institut considère que des investissements dans les soins aux aînés permettraient aux femmes plus âgées, qui jouent souvent le rôle d’aidant naturant, de poursuivre leur carrière ou de mieux concilier celle-ci avec leurs responsabilités familiales.