Une belle victoire pour l’ESG

Par La rédaction | 9 juin 2022 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Le fonds de pension australien HESTA a fait pression sur le plus gros émetteur de carbone de son pays. Résultat : deux des principaux dirigeants d’AGL Energy ont été évincés. Le fonds de pension exigeait ainsi que l’entreprise énergétique australienne respecte les Accords de Paris.

Cette éviction est survenue après que des investisseurs de premier rang, notamment le fonds de pension Hesta, mais également le milliardaire Mike Cannon-Brookes, qui milite pour la lutte au changement climatique et qui est le premier actionnaire – minoritaire – d’AGL Energy, se soient opposés à la stratégie de scission de la firme, rapporte Avantages. Voyant que leur plan de division ne se ferait pas, le président et le directeur général d’AGL Energy ont décidé de démissionner.

Le fonds de pension et Mike Cannon-Brookes ont ainsi réussi à convaincre assez d’actionnaires de rejoindre leur position, empêchant ainsi AGL Energy d’obtenir 75 % des votes à l’assemblée générale, afin de valider leur plan de scission de l’entreprise en deux entités, selon le média australien ABC.

La scission aurait permis à AGL Energy de se départir des centrales de charbon, qui représentent à elles seules environ 8 % de l’empreinte carbone de l’Australie. Toutefois les investisseurs estiment que c’est le rôle de l’entreprise d’assurer elle-même la décarbonation de ses activités.

En tout, quatre membres du conseil d’administration de l’entreprise ont décidé de démissionner. L’entreprise a va donc devoir revoir entièrement sa stratégie.

« Le bain de sang qui a eu lieu aujourd’hui dans la salle du conseil d’administration d’AGL était prévu depuis des années et aurait dû avoir lieu depuis longtemps », assure Harriet Kater, la responsable du climat au Centre australien pour la responsabilité des entreprises (ACCR), en entrevue avec ABC.

« Bien avant l’annonce de la scission en mars 2021, les investisseurs institutionnels ont exprimé leurs frustrations face au manque de leadership d’AGL. (…) Avec l’abandon de la scission, le départ de quatre directeurs est une étape bienvenue vers un avenir plus radieux pour les actionnaires d’AGL », conclut-elle.