Clinton ou Trump? À vos portefeuilles!

Par Stephen Carlin | 20 octobre 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Certains secteurs du marché d’actions canadien risquent d’être affectés par l’élection présidentielle américaine, prévient Stephen Carlin, gestionnaire de portefeuille principal à Gestion d’actifs CIBC.

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« En premier lieu, le secteur de la santé pourrait réagir à une victoire de Hillary Clinton car elle a parlé durant sa campagne de réglementer les prix des médicaments. Ce risque se reflète déjà dans les prix de certains titres », dit Stephen Carlin.

Le secteur de l’énergie, qui représente une grande partie du marché, devrait réagir de façon « raisonnable » quel que soit le(la) gagnant(e) de l’élection, juge l’expert. « Aucun des deux candidats n’a exprimé son soutien aux projets de pipelines qui permettraient au Canada d’exporter davantage de pétrole et de gaz », dit-il.

Quant aux services financiers, la plupart des titres sont peu exposés au marché américain et sont suffisamment diversifiés pour mitiger le risque, ajoute Stephen Carlin. Même chose pour les opérateurs de télécommunications et les services d’utilité publique qui visent principalement le marché canadien.

« En cas de victoire de Donald J. Trump, toutes les entreprises qui dépendent des accords de libre-échange sont potentiellement à risque puisqu’il a beaucoup parlé de renégocier ces ententes », poursuit Stephen Carlin.

Hillary Clinton, pour sa part, a dit vouloir s’attaquer à certaines stratégies fiscales qui consistent à financer des acquisitions par l’intermédiaire de juridictions faiblement imposées; l’achat de Tim Hortons par Burger King voilà deux ans s’est fait de cette façon.

« Si Hillary Clinton empêche ce genre de stratégie, cela aura des conséquences pour les entreprises qui l’ont utilisée par le passé », dit Stephen Carlin.

L’expert constate que les deux candidats ont exprimé la volonté d’investir dans les infrastructures : une bonne nouvelle pour les entreprises d’ingénierie et de construction, quelle que soit l’issue de l’élection.

Les fournisseurs potentiels de l’armée américaine, pour leur part, ont intérêt à voir M. Trump gagner puisque le candidat a affirmé vouloir « rendre l’armée si grosse, puissante et forte que personne n’osera s’en prendre à nous », pour citer ses propos notoirement colorés.

Pour l’humble investisseur canadien, la meilleure stratégie consiste à réduire le risque d’ici le 8 novembre, en optant pour des stratégies défensives, recommande Stephen Carlin.

« Il faut continuer à penser à long terme car, historiquement, les marchés sont moins influencés par les élections que par le cycle des profits. Il n’y a qu’à voir la vigueur avec laquelle ils ont repris après leur courte réaction au Brexit. Ceci étant dit, ceux qui craignent une hausse de la volatilité peuvent se protéger avec des options, par exemple », poursuit l’expert.

« Les options de vente peuvent servir d’assurance sur les portefeuilles d’investissement. Si les marchés baissent, ces contrats gagneront en valeur. »

Stephen Carlin

M. Carlin est entré au service de Gestion d’actifs CIBC inc. en mai 2013. Il est membre de l’équipe Actions canadiennes et s’occupe des mandats canadiens de base et de revenu. Avant de rejoindre les rangs de la Banque CIBC, M. Carlin était vice-président principal et chef des placements en actions à Aegon Capital Management. Il y gérait les stratégies canadiennes équilibrées, de revenu et à dividende et dirigeait une équipe de gestionnaires de portefeuilles, d’analystes et de négociateurs. Auparavant, il avait été vice-président, Actions canadiennes à KBSH Capital Management et directeur en chef, Actions canadiennes à Groupe de gestion de placement CT. M. Carlin est titulaire d’un baccalauréat de l’Université Western Ontario. Il détient également le titre de CFA.