Tout ce qui brille n’est pas or

Par Gary Chapman | 6 juin 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Si les entreprises aurifères canadiennes sont toutes portées par une perspective de croissance du prix de l’or, il faut se méfier de celles qui n’auront pas les moyens de suivre la cadence, prévient Gary Chapman, directeur général, actions canadiennes à Guardian Capital.

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« Cela fait plusieurs années que nous sommes optimistes quant au prix de l’or. Notre portefeuille suit plus ou moins la pondération des entreprises aurifères sur le marché. Elles sont présentement sous-pondérées pour nous permettre de sélectionner des titres qui répondent à nos critères », dit Gary Chapman.

Mais avant d’expliquer ces critères, l’expert propose un survol macro-économique du marché de l’or – et de l’argent, qui le suit généralement de près.

« Tout d’abord, les taux d’intérêt réels sont négatifs dans de nombreuses régions du monde, ce qui est bon pour l’or. En Europe, on trouve même des taux d’intérêt nominaux négatifs. Ensuite, les banques centrales de par le monde ont injecté beaucoup d’argent sur de longues périodes dans leurs économies respectives. Cet apport de liquidités est bon aussi pour l’or. Enfin, la présidente de la Réserve Fédérale, Janet Yellen, a dit en octobre 2016 qu’elle ne laisserait pas l’économie américaine s’essouffler », dit Gary Chapman.

Il y a aussi le fait que l’inflation se trouve légèrement au-dessus des taux d’intérêt; ce n’est pas un phénomène nouveau, mais il prend toute sa signification dans le contexte actuel, pense l’expert.

« L’économie américaine se resserre, avec un faible taux de chômage, et une croissance de la création d’emplois. La faible inflation aura donc un effet positif sur l’or », dit-il.

Ceci étant établi, comment choisir ses titres aurifères?

« Nous cherchons des entreprises avec de bonnes perspectives de croissance, de solides états financiers et suffisamment de liquidités pour financer ladite croissance et soutenir les coûts », explique Gary Chapman.

« Il faut profiter de la montée de l’or, mais aussi se protéger contre sa baisse éventuelle. Bien sûr, quand l’or grimpe, on peut avoir du succès à court terme avec des entreprises du secteur qui ont des coûts élevés et des états financiers fragiles. Mais cela ne dure qu’un temps. Nous ne voulons pas des entreprises qui profitent du contexte actuel des matières premières, mais vraiment des entreprises qui sont capables de croître », affirme M. Chapman.

Quelques-uns de ses choix canadiens : Eldorado Gold, Torex Gold Resources et Goldcorp.

« Par exemple, Eldorado planifie l’entrée en service de deux nouvelles mines en 2017 et en 2019. Sa production devrait donc grimper de 50 % d’ici 2020, et ses coûts devraient baisser. Ses états financiers ont largement assez de liquidités pour financer cette croissance. Quant à Goldcorp, sa direction s’est lancée dans un plan quinquennal incluant une augmentation de la production de 20 %, une amélioration des réserves de 20 % et une réduction de coûts de 20 %, et nous croyons que ce plan est réaliste. »

Gary Chapman

Gary Chapman, MBA, CFA Directeur général – Actions canadiennes, Guardian Capital LP M. Chapman a rejoint Guardian Capital LP en 1994 en tant que gestionnaire de portefeuille principal. Depuis, il gère nos stratégies d’actions canadiennes de croissance. Il a débuté chez Guardian en 1984 en tant qu’analyste des actions canadiennes et a ensuite géré un mandat d’actions axé sur toutes les capitalisations à la Financière Manuvie durant cinq ans, qui intègre à la fois des placements de valeur et de croissance. Après son retour, M. Chapman a géré le mandat d’actions à petite/moyenne capitalisation de Guardian pendant six ans avant de gérer le mandat d’actions de croissance de Guardian à la fin de 2001. M. Chapman est diplômé de l’Université de Toronto en 1979 avec un baccalauréat ès sciences (génie civil), il a obtenu son MBA de l’Université York en 1982 et le titre d’analyste financier agréé (CFA).