Former les professionnels de la finance comme les médecins ?

Par Sylvie Lemieux | 8 octobre 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Homme effectuant un travail comptable.
Photo : ridvan_celik / iStock

Un de nos récents articles émettait l’idée que les firmes gagneraient à s’inspirer de la formation en médecine en mettant en place un programme d’internat pour former les conseillers et les planificateurs financiers débutants. Si un tel système serait approprié en certains endroits, il n’est pas vraiment nécessaire au Québec, selon Chantal Lamoureux, présidente-directrice générale de l’Institut québécois de planification financière (IQPF).

« En matière de formation, nous avons les exigences les plus élevées en Amérique du Nord », affirme-t-elle.

Pour obtenir leur titre de planificateur financier, les aspirants à la profession doivent en effet détenir un baccalauréat avec une concentration en planification financière personnelle puis suivre le cours de formation professionnelle de l’IQPF.

« Ils doivent ensuite réussir l’examen qui est axé sur les compétences et non pas sur les connaissances, ce qui fait une grosse différence, explique Mme Lamoureux. Les étudiants doivent faire un plan financier complet d’une personne qui couvre les sept domaines d’intervention du planificateur financier. »

Aussi, il est très rare que les débutants sont « lâchés lousse » à leur entrée dans la profession. « Parmi nos finissants, 85 % travaillent déjà dans le domaine que ce soit dans une banque ou une compagnie d’assurance. Les employeurs les soutiennent pendant leurs études. Certains mettent aussi en place un programme de mentorat, une pratique qui a fait ses preuves. »

Dans ce contexte, un programme d’internat, en plus d’être lourd à implanter, n’est pas nécessaire, soutient Mme Lamoureux même si elle reconnaît que les nouveaux certifiés ont besoin d’un certain soutien. C’est pourquoi l’IQPF compte lancer en 2022 un projet pilote de codéveloppement.

« Un groupe sera formé et on lui attribuera un animateur. Les participants devront se pencher sur différentes problématiques et trouver les solutions appropriées », résume Chantal Lamoureux.

« L’avantage du codéveloppement, c’est qu’il permet d’apprendre les uns des autres grâce à une méthode structurée », ajoute-t-elle.

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Sylvie Lemieux

Sylvie Lemieux est journaliste pour Finance et Investissement et Conseiller.ca. Auparavant, elle a notamment écrit pour Les Affaires.