La note de crédit du Canada est abaissée

Par La Presse Canadienne | 25 juin 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
3 minutes de lecture
Photo : lightwise / 123RF

Le ministre des Finances, Bill Morneau, s’est porté à la défense de l’état des finances du pays après qu’une agence internationale a privé le Canada de sa note de crédit AAA.

Le Canada est dans une situation financière plus solide que de nombreux autres pays du G7 et du G20, souligne le ministre, notant que l’investissement mondial soutenu dans les obligations canadiennes contribuait à réduire le coût de l’emprunt.

Dans une déclaration, M. Morneau a affirmé que le gouvernement fédéral continuera d’être « fiscalement responsable » tout en faisant le nécessaire pour protéger l’économie nationale.

Ses commentaires sont intervenus après que l’agence Fitch Ratings a abaissé mercredi la note de crédit du pays à AA+, évoquant ce qu’elle a appelé « la détérioration des finances publiques du Canada » en raison de la pandémie de COVID-19.

Les mesures de santé publique nécessaires pour ralentir la propagation du nouveau coronavirus et la baisse des prix du pétrole « provoqueront une grave récession » au Canada cette année, a expliqué Fitch dans un avis en ligne, prévoyant une contraction économique de 7,1 %.

Le Canada avait enregistré une croissance annuelle d’environ 1,7 % avant la pandémie, mais Fitch affirme que les perspectives de croissance à moyen terme du pays sont limitées et inférieures à celles de bon nombre de ses pairs.

Par ailleurs, le Fonds monétaire international (FMI) a dévoilé mercredi une mise à jour de ses perspectives pour l’économie mondiale, dans laquelle il prévoit une contraction de 8,4 % pour l’économie canadienne, soit 2,2 points de pourcentage plus importante que celle évoquée dans ses prévisions précédentes, qui remontent à avril.

IMPORTANTES DÉPENSES

La dernière estimation des libéraux en ce qui a trait aux coûts de l’ensemble de l’aide liée à la pandémie était d’environ 153,7 G$. Une analyse du directeur parlementaire du budget a pour sa part évalué ces dépenses à 169,2 G$.

« Dès le début de la pandémie, le Canada était en excellente position pour déployer sa puissance fiscale pour protéger les Canadiens, et c’est ce que nous avons fait, affirme le ministre Morneau. Le plan d’intervention du Canada pour répondre à la COVID-19 consiste à donner aux travailleurs et aux entreprises le soutien financier dont ils ont besoin pour surmonter cette crise et revenir en force. »

Fitch indique que les dépenses fédérales pourraient devoir augmenter encore davantage pour aider les provinces à court de liquidités, y compris celles qui ont suspendu leurs plans de réduction du déficit.

L’agence a également souligné que le gouvernement libéral minoritaire avait déjà reporté sa promesse de stabiliser la dette nette du gouvernement fédéral « pour répondre aux priorités des partis minoritaires alliés ».

Pour l’avenir, Fitch estime que la note du pays pourrait grimper si les gouvernements recommençaient à faire reculer la dette exprimée en pourcentage de l’économie, mais qu’elle pourrait aussi être abaissée de nouveau si les politiciens ne réussissaient pas à le faire à moyen terme.

La rédaction vous recommande :

La Presse Canadienne