Du prêt levier à la prison

Par La rédaction | 25 juillet 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
2 minutes de lecture
Conseiller derrière les barreaux.
Photo : 123RF

La Cour du Québec a infligé neuf mois d’emprisonnement et une amende de 234 000 $ à l’ex-conseiller Mario Langlais, coupable de s’être approprié l’argent de trois clients.

En 2013, Mario Langlais avait convaincu un couple de ses clients d’investir 200 000 $ dans l’immobilier grâce à un prêt levier hypothécaire sur leur résidence. L’argent a été prêté à une entreprise appartenant au conseiller. Il était alors inscrit à titre de représentant en assurance de personnes et en assurance collective de personnes et comme représentant de courtier en épargne collective.

APPROPRIATION DE FONDS

Après avoir reçu des paiements d’intérêts durant six mois, le couple cesse d’en recevoir et ne parvient pas à récupérer son capital. Un an plus tôt, le couple avait déjà prêté 50 000 $ pour un investissement immobilier : ils avaient finalement récupéré le montant, sans recevoir d’intérêts.

La même année, une autre cliente investit 100 000 $ dans un immeuble appartenant à Mario Langlais, avec la promesse d’un rendement de 10 %. Elle recevra 6 000 $ en intérêts, sans récupérer son capital.

Il s’avérera que les intérêts payés au couple par l’ex-conseiller provenaient de leur propre investissement, et qu’il n’y avait eu aucun investissement immobilier. Les montants reçus étaient utilisés par l’ex-conseiller comme fonds de roulement de sa propre entreprise de location de l’immeuble commercial, et aussi pour ses dépenses personnelles.

En 2016, M. Langlais finit par vendre son immeuble commercial pour payer des créanciers… sans que les trois investisseurs reçoivent d’argent.

SOLLICITATION MALGRÉ L’INTERDICTION 

Et malgré une ordonnance de blocage du Bureau de décision et de révision en valeurs mobilières de février 2016 qui lui interdit de s’approprier des sommes d’argent, Mario Langlais sollicite deux débiteurs pour obtenir des montants d’argent et poursuivre ses activités.

Les conséquences sur les trois investisseurs ont été lourdes, en plus du total de 300 000 $ qui ont été perdus. Six ans plus tard, le couple continue de rembourser son hypothèque contractée pour obtenir le prêt levier.

En 2018, le comité de discipline de la Chambre de la sécurité financière a radié Mario Langlais temporairement pour cinq ans en raison de ses agissements.

Le matin du procès, l’ex-conseiller a plaidé coupable aux sept chefs d’accusation retenus contre lui.

La juge Roy a retenu comme facteurs aggravants la durée de l’infraction, l’abus de confiance, le degré de responsabilité et les conséquences pécuniaires et psychologiques pour les victimes. Elle a prononcé une condamnation à neuf mois de prison et une amende de 234 000 $.

La rédaction